Nous sommes incapables de parler du Seigneur Dieu, sans parler de la Vierge Marie. Tout
œuvre dans l’Église du Christ est accompli avec la présence de la Vierge. Du
moment où la Vierge a accepté que le Fils de Dieu demeure en elle, et prendre corps dans son sein,
elle est devenue liée à Lui existentiellement, et elle sera toujours présente
avec Lui. Par son amour maternel, elle a embrassé Le Dieu incarné, et par cet
amour même, elle embrasse l’univers tout entier.
L’éloge est présenté à Dieu
exclusivement, aucun humain ne le déserve. La Vierge Marie
est toujours liée à son Fils, ce qui apparaît clairement dans
les icônes où elle se trouve toujours représentée avec l’enfant Jésus, dès lors
la Vierge Marie et le mystère de l’incarnation se trouvent
inséparables, et ce mystère est le sujet principal de
L’hymne Acathiste :
“ Un ange, parmi ceux qui se tiennent
devant la Gloire du Seigneur, fut envoyé dire à la Mère de Dieu :
" Réjouis-toi ”…
C’est le point de départ.
L’Église nous dit à travers cette prière,
que ce mystère est lié à chacun de nous : Dieu est devenu homme par la
grâce du Saint-Esprit, qui a couvert la Vierge sainte par son ombre, et c’est
ainsi qu’elle est devenue les prémices à la nouvelle humanité. Les
prémices à cette nouvelle humanité sont la femme que nul
être humain ne peut atteindre ce qu’elle a atteint .Dieu demeura en son
sein, et y prit chair, tandis qu’en nous Il demeure par la grâce
du Saint-Esprit.
L’hymne Acathiste en effet est un office
liturgique qui nous fait rappeler toute l’économie Divine jusqu’à
L’Incarnation, et ses conséquences sur l’humanité.
Notre louange adressée à la Mère de Dieu, découle
de notre étonnement du mystère qui s’est accompli en elle : Comment Dieu,
L'illimité, habite-il dans un être humain limité?. C’est inconcevable
logiquement, et inexplicable selon notre perception souvent limitée aux
dimensions : hauteur, largeur, temps, espace… Marie par ce mystère est
entrée dans l’existence qui dépasse toute existence créée. Le Créateur a pris
chair en elle, et elle est devenue non seulement plus vaste que les cieux au
niveau spatial, mais tout de même au niveau temporel. Elle est entrée dans le
mystère de l’existence éternelle divine par expérience de vie.
Selon Saint Simon, le nouveau
théologien, Dieu nous donne de goûter l’expérience de Son éternité,
en nous unissant à Lui. Marie a été la première à accéder à ce mystère,
d’une manière que nul être humain, quoique soit le degré de son union avec
Dieu, ne peut atteindre, exactement en raison du mystère de L’incarnation!. Par
sa maternité du Fils de Dieu incarné, elle a reçu une grande et unique grâce,
de devenir la mère de nous tous.
Au cours du grand carême, nous célébrons
l’hymne Acathiste, pour se rappeler
et puiser du courage dans la connaissance du dessein vers lequel nous guide le Seigneur, et la manière par laquelle Il nous embrasse par l’intermédiaire de la Mère de Dieu. La Mère de Dieu est devenue la Mère de l’univers, la Mère de l’homme entier, quand elle est devenue la mère du Dieu incarné.
et puiser du courage dans la connaissance du dessein vers lequel nous guide le Seigneur, et la manière par laquelle Il nous embrasse par l’intermédiaire de la Mère de Dieu. La Mère de Dieu est devenue la Mère de l’univers, la Mère de l’homme entier, quand elle est devenue la mère du Dieu incarné.
Dans les vies des moines, nous remarquons
la relation très particulière qui les lie à la Mère de Dieu. Le moine quitte le
monde, et en particulier sa relation avec sa mère physique, par contre il
trouve refuge dans la maternité de la vierge Marie, par laquelle il s’élève
vers la paternité de Dieu, qui est le Père et la Mère de l’humanité entière. La
maternité de la Vierge Marie procède de la paternité de Dieu, et Dieu lui a
accordé ce don quand en elle Il est devenu homme. Tout ce qu’a Marie est un don
de Dieu, selon l’expression répétée dans la Divine Liturgie : “ ce qui est
à Toi, et qui vient de Toi, nous Te l’offrons”…
Nous sommes invités à méditer le mystère
du personnage de la Vierge Marie, à travers le mystère de L’incarnation, qui
est à la base de toute l’économie divine et duquel s’écoule le tout… sans l’incarnation
pas de résurrection, ni de la Pentecôte, ni de rien…
La méditation de ces deux mystères :
le personnage de la Vierge Marie, et celui de l’incarnation, c'est-à-dire le
personnage du Seigneur Jésus L’homme-Dieu, et par suite le mystère de la Saint
Trinité, nous mène à rendre louange à la Mère de Dieu, et à sonder plus
profondément le mystère de la vérité de notre existence, son but, et sa
réalisation.
L’incarnation a eu lieu une fois dans le
temps, mais ce mystère doit être accompli en nous, et il doit en être ainsi
dans chaque Divine Liturgie, et dans chaque prière émanant du cœur. Ce mystère
se réalise en nous, c'est-à-dire Dieu est incarné en nous, Il demeure en nous
et nous demeurons en Lui.
Le mystère de L’incarnation est le fait
que Dieu a demeuré au sein de la Vierge Marie, mais en effet c’est Dieu à
l’origine qui l’a fait loger dans Son Sein, sinon elle n’aura pas pu Le
contenir dans ses entrailles. C’est le sens ultime de l’acte de couvrir de Son
ombre de l’Esprit Saint : “Le Saint-Esprit viendra sur toi, et la
puissance du Très-Haut te couvrira de Son ombre.”(Luc1 : 35), cela
signifie précisément que la Vierge Marie a demeuré dans le Sein de Dieu, afin
de naître de Lui, et pouvoir ensuite Le contenir dans son sein.
Ce mystère est accompli dans
la Vierge Marie, et s’accomplit de même dans chacun de nous :
Dieu demeure en nous non en personne, mais par Sa grâce!.
Quelle est la différence entre la personne
de Dieu et la grâce de Dieu?.
Fresque de l'Annonciation à l'eglise de la Nativité de la Mère de Dieu, Douma, Liban. |
La grâce divine est la présence réelle de
Dieu en nous et son union avec nous, selon Sa parole à Adam et Ève : “et
les deux deviendront une seule chair” (Marc10 : 8). Nous deviendrons une
seule chair avec Dieu par le Christ, mais la demeure du Fils de Dieu dans la
Vierge Marie est la demeure de l’hypostase même, tandis qu’en nous L’hypostase
demeure par Sa grâce.
Le Fils de Dieu demeura en la Vierge
Marie, et elle a donné naissance à Dieu l’incarné. Quand Dieu fut demeuré en
elle, Il est devenu elle et elle est
devenue Lui, et quand Dieu demeure en nous Il devient nous et nous devenons Lui
mais d’une manière différente selon l’explication de Saint Grégoire. C’est
ainsi que la demeure de Dieu dans la Vierge Marie dépasse incomparablement Sa
demeure en nous. Cela dépasse toute explication et toute logique, et nous ne
possédons pas des termes convenables pour le décrire : Comment Dieu
Lui-même demeure en nous?! » Nous, les hommes nous ne pouvons pas
comprendre le sens de la conception, comment un être peut demeurer en nous?
Comment un être demeure-t-il dans le sein d’une femme?. Dans La Vierge Marie
demeurait un être qui est Dieu en personne. Nous comprenons métaphoriquement,
que par l’amour, nous demeurons l’un dans l’autre par la grâce divine, qui est
la présence réelle de Dieu en nous. Par cette union réelle, s’accomplit une
union dans la distinction, et jamais une fusion. Nous devenons un avec Dieu, Sa
parole devient notre parole et Sa face notre face.
Le but ultime du grand carême est
d’atteindre ce point, de devenir, nous, la demeure de Dieu, et que Dieu devienne notre
demeure. Nous luttons pour aboutir à entrer le sein de Dieu, afin d’y sortir
des êtres capables de recevoir Sa demeure en nous, et de recevoir de Lui, une
grâce.
À la fin de chaque semaine du carême, nous
luttons pour vivre ce mystère dans l’office de l’hymne Acathiste, de le
contempler. Enfin, à la dernière semaine après avoir répété cet office, arrive
Lazare qui à son tour est demeuré dans le tombeau, symbole du sein qui englobe
la nouvelle vie, et duquel il est sorti après avoir goutté la résurrection comme
anticipation de la vrais résurrection à venir, la résurrection de notre
Seigneur Jésus-Christ à laquelle nous allons participer le Dimanche de Pâques.
C’est l’orientation de notre cheminement quadragésimal
par lequel nous cherchons à vivre la résurrection à travers une lutte
spirituelle, et une contemplation du mystère de l’incarnation présent dans
l’office de l’hymne Acathiste adressé à la Mère de Dieu.
Le Métropolite Antonios El-Souri: né à Mina Tripoli, le 20 Juin 1970.
Membre actif pour des années dans le mouvement de la Jeunesse Orthodoxe.
Higoumène du monastère Notre-Dame de Bkeftine dès 2012 jusqu’à son élection en tant que
Métropolite de Zahlé et ses dépendances l’an 2015.
Traduction effectuée par la famille de la Sainte
Trinité, Douma, Liban.