Saturday, March 18, 2023

Conseil à une mère.
Saint Sophrony l'Athonite.

  28 juin 1952[1]

Saint Sophrony l'Athonite
avec l'icône de
 la Mère de Dieu.

Chère en Christ matouchka Natacha, que la bénédiction de Dieu et la paix du Christ ne vous quittent jamais. C'est ce que je vous souhaite à tous, maintes fois et tous les jours. Je prie Dieu de tout mon cœur qu'Il bénisse votre nouvelle vie. Je souhaite ardemment qu'elle soit vraiment une vie nouvelle, plus féconde que celle que vous meniez ici, où tant de forces étaient gaspillées dans votre lutte spirituelle contre une maladie incurable.

Oh, c'est une grande mer dans laquelle vous vous êtes maintenant jetés. La mer de la grande vie de notre Église. Comme vous êtes bienheureux, vous tous! Même si l'on sait qu'il n'y a pas d'endroit sur terre épargné par la lutte pour l'existence, et qu'au début il vous sera très difficile de vous adapter, ne serait-ce qu'aux conditions matérielles: le climat, par exemple. C'est toujours si difficile de recréer un nouveau chez-soi. Et je prie Dieu que vous ne perdiez pas courage, que vous gardiez votre espérance en l'aide d'en haut, et que vous ayez en vous, pour toujours, la force et la fermeté si nécessaires à une mère. Si vous le pouvez, répétez le plus souvent possible: «Gloire à toi, Seigneur», jusqu'à ce que votre cœur sente que l'aide d'en haut est venue. Alors, votre cœur se réjouira. Alors, vous qui avez si peu de force, vous la sentirez affluer.

Merci beaucoup pour vos lettres. Nous avons tous tellement envie de savoir comment vous vivez. Oh, si vous voyiez avec quelle intensité tout le monde souhaite votre bonheur, en échange du bonheur que vous avez donné ici aux gens! Mais cela, vous le savez sans doute, c'est inutile de le répéter. Ceci est la première lettre que j'envoie à votre nouvelle adresse.

Votre maison, quelle qu'elle soit, est une bénédiction de Dieu, et pour cela mille fois plus précieuse qu'une autre maison. «À Dieu appartient la terre et son plérôme. » Il est bon de servir Dieu en tout lieu, mais surtout chez vous, là-bas. Que Dieu vous garde. Quant à moi, j'essaie de ne pas oublier de faire ce que vous m'avez demandé, pour que vous n’ayez pas à me le répéter. J'écris au père Boris que j'ai toujours remercié Dieu, et que je Le remercie toujours de m'avoir donné en vous un frère et une sœur chers et fidèles.

Je bénis et j'embrasse les enfants. Ah, mes petits chéris!

Comme j'aimais les voir. Comme je regrette de ne plus pouvoir les embrasser. Comme les garçons servaient bien. Ah, mes Michouk et Kouka!

Je vous remercie infiniment pour tout. (...) Le père Silouane[2] s'inquiète de vous de façon très touchante. Le père Lev[3] vous salue. Tous ceux qui vous aiment aussi. Ce n'est pas facile de les citer tous. [ ... ]

Que Dieu vous garde,

HIÉROMOINE SOPHRONY.

 

 

 



[1] . C'est la première lettre envoyée à Kostroma où le père Boris a été nommé par le patriarche Alexis lorsqu'il est arrivé en Russie.

[2] Hiéromoine (plus tard archimandrite), prêtre de la chapelle Saint-Nicolas-le-Thaumaturge attenante à la Maison russe de Sainte-Geneviève-des-Bois; moine Athonite.

 

[3] Archiprêtre Lev Liperovski (+ 1963), recteur de la même chapelle.

 

Saturday, March 11, 2023

The Truth as “WHO”.
St. Sophrony the Athonite

 

Saint Sophrony the Athonite.

   Christianity is not a philosophy, not a doctrine, but life, and all the Staretz' conversations and writings are witness to this life.

The Lord said to Pontius Pilate, 'I came into the world, that I should bear witness unto the truth', to which Pilate replied sceptically, 'What is truth?':" and convinced that there could be no answer to the query, did not look for one, even from Christ, but went out to the jews.


Pilate was right. There is no answer to the question WHAT is truth? if we have in mind the ultimate truth at the root of the whole existence of the world.

But if Pilate, meaning Primal or Axiomatic Truth, had phrased his question as it should have been phrased - if he had asked WHO is truth? he would have received the answer that, a little while previously, Christ, foreseeing Pilate's query, gave at the Last Supper to his beloved disciples, and through them to the whole world: 'I am the truth'.

Science and philosophy set themselves the question, WHAT is truth?, whereas Christian religious perception always con­siders truth as 'WHO'.

Scientists and philosophers not infrequently look upon Christians as unsound day-dreamers, whereas they them­selves stand on firm ground and so label themselves positiv­ists. In a curious way they do not realise all the negativeness of truth as WHAT. They do not understand that authentic Truth, absolute Truth, can be only 'WHO', never 'WHAT', since Truth is not some abstract formula, some abstract idea, but life itself.

In fact, what could be more abstract, more negative than truth as WHAT? And we notice this tremendous paradox throughout the history of the human race, starting with Adam's fall. Enchanted by his reasoning mind, man lives, intoxicated as it were, so that not only 'positive' science and philosophy, like Pilate, pose the question, 'WHAT is truth?' but even in the religious life of mankind we find the same great delusion, with people continually seeking truth as 'WHAT'.

They reason that if they can arrive at the truth they seek as WHAT, they will be possessed of magic power and become unrestrained masters of being.

If man in his religious life adopts the course of rational research, his approach to the world will inevitably be panthe­istic. Every time the theologising mind essays of its own strength to know the truth about God, whether or not it understands, fatally it falls into the same error in which science and philosophy and pantheism are sunk - intuiting truth as 'WHAT'.

Truth as 'WHO' is never arrived at through reason. God as 'WHO' can be known only through communion in being - that is, only by the Holy Spirit. Staretz Silouan constantly emphasised this.

The Lord Himself spoke of it thus:

'If a man love me, he will keep my words: and my Father will love him, and we will come unto him, and make our abode with him ... The Comforter, which is the Holy Ghost, whom the Father will send in my name, he shall teach you all things'.

Orthodox ascetic experience rejects the course of abstract contemplation. Whoever restricts his thinking about God to abstract contemplation of Good, Beauty, Eternity, Love and so on, is on the wrong road. The one who only strips himself of all empirical forms and conceptions has also not found the true path.

Orthodox contemplation of God is not abstract contem­plation of Good, Love and the like. Nor is it a simple with­drawal of the mind from all empirical forms and conceptions. True contemplation is given by God through His coming into the soul. The soul then contemplates God and beholds that He loves, that He is good, magnificent, eternal; sees Him celestial, ineffable. But in the abstract nothing can be contemplated.

Imagination plays no part in true spiritual life, which is wholly concrete and positive. Genuine concourse with God is to be sought solely through personal prayer to the Personal God. Real spiritual Christian experience is communion with God absolutely free, and so does not depend only on man's efforts and will, as is possible in non-Christian (pantheistic) experience.

 

 

 

Reference:

Saint Silouan the Athonite. Archimandrite Sophrony(Sakharov). 1991.



Saturday, March 4, 2023

Un monastère paroissiale.
Saint Sophrony l'Athonite.

  

12 janvier 1970.

Que la paix soit avec vous !

Saint Sophrony avec les pères
de sa communauté monastique.

        Mes chers ... vous tous, les douze qui êtes sur la photographie. Un grand merci pour vos lettres et pour les trois photographies. J'éprouve toujours une telle joie en recevant vos lettres! La nouvelle que vous êtes tous vivants m'est si précieuse! Chaque jour je crie vers le Seigneur qu'Il vous garde. Combien de fois ai-je reçu de vous des nouvelles alarmantes! Vous n'allez pas me croire, mais parfois je n'arrivais pas à vous écrire - uniquement parce que je craignais de tomber dans un mauvais moment en vous racontant que j'allais bien ainsi que ma famille. Je ne peux jamais parler de «toute» ma famille, parce qu'elle change avec le temps. De plus, on peut compter comme membres de ma famille un assez grand nombre de personnes qui ont essaimé en divers endroits, en formant des familles indépendantes. Donc, si je parle de ma famille en la limitant à ceux qui ont la même adresse que moi, alors, ces dernières années, j'ai souvent été satisfait de voir qu'ils s'entendaient bien et avaient l'air heureux. En ce moment nous sommes dix. Mais aux repas de midi nous ne sommes presque jamais seuls. C'était particulièrement le cas l'été passé. La maison était pleine. Nous étions 20, 25,30 et même plus à table. Et le dimanche, 50, 70,90 et plus. Comme nous sommes peu nombreux pour accueillir tout ce monde, nous laissons d'habitude toutes les portes ouvertes pour tous les arrivants parmi lesquels il y en a qui viennent pour la première fois, et ceci presque à chaque dimanche, et nous laissons toute cette masse de gens s'arranger comme s'ils étaient chez eux. Les premières années, il arrivait qu'il y ait des malentendus, et nous nous fatiguions beaucoup. Mais ensuite il y a eu une « sélection naturelle », et maintenant ceux qui aiment venir chez nous nous aident par leur présence, parce que pour eux notre maison est en quelque sorte devenue la leur.

On peut penser que c'est bien comme cela que devrait se dérouler la vie de chaque petite église paroissiale (pour ne pas dire domestique). Les gens se rencontrent dans la prière et ensuite dans la vie quotidienne. Les enfants aiment beaucoup que leurs anniversaires soient fêtés chez nous. A cette occasion la cérémonie est souvent avancée ou reculée de deux ou trois jours pour coïncider avec un dimanche ou une autre fête. À ces occasions je dois couper un immense gâteau et le partager en dizaines de parts, faire des morceaux ...

Saint Sophrony avec la
“paroisse” du monastère.

        Quoi qu'il en soit, je sens de plus en plus que je suis vieux. Je le ressens particulièrement le matin, au réveil, quand j'ai du mal à parler tant ma voix est faible. Plus mon âge dépasse, contre toute attente, tout ce que l'on pouvait espérer, et plus j'ai naturellement conscience qu'il est temps pour moi de partir. [ ... ] Par contre, j'ai dans ma vieillesse la consolation de voir qu'un grand nombre de gens ont reçu à travers moi un nouvel espoir, une nouvelle énergie, un nouveau sens à leur vie et même une inspiration nouvelle. Et cela est précieux. Il est bon de voir que beaucoup nous prennent en affection pour cela. Parmi eux, il y a des représentants d'au moins quatre générations, et même, pour un petit nombre, on peut parler de cinq.

Vous voyez, contrairement à mon habitude, j'ai beaucoup parlé de moi et de notre vie. Notre communauté s'est développée dans beaucoup de domaines, y compris matériel. Ces dernières années nous avons construit deux maisons. L'une n'est pas très grande, 18 mètres de long pour 6 à 7 de large : c'est l'atelier d'iconographie. Il est éclairé depuis le haut comme un atelier de peintre, c'est presque l'idéal. L'autre maison est pour les sœurs et pour les visiteuses. Avec tout le confort moderne : chauffage automatique, deux salles de bains...

Mais malgré cela les exigences de la vie croissent plus vite que les possibilités de les satisfaire. D'autant plus qu'il faut donner aux frères nouvellement arrivés une formation supérieure - théologique, bien sûr. Pour la moitié d'entre eux, ils sont arrivés après avoir fait des études supérieures, mais pas en théologie. Or cette préparation est exigée par notre époque. Si nous sommes moins instruits que n'importe quels «savants» (pardonnez l'expression), alors ces «savants» nous étoufferont facilement.

Oh, c'est un vieux et grand problème: d'un côté, la culture de l'esprit et du cœur, de l'autre, celle du cerveau - avec «atrophie du cœur». Cette atrophie du cœur est si terrible à voir qu'on est horrifié lorsqu'on rencontre ces sauvages et ces meurtriers, qui pourtant se sentent supérieurs. L'échelle des valeurs est renversée, ce qui conduit à des guerres incessantes et à des effusions de sang impitoyables, toujours justifiées par des fins élevées. Pour définir ces valeurs nous employons les mêmes mots, mais en profondeur il y a des différences fondamentales dans la compréhension qu'on en a, ou dans l'application qu'on en fait dans la vie. Presque toujours c'est la liberté à sens unique.

“À ces occasions je dois couper un immense gâteau et le partager en dizaines de parts, faire des morceaux...”
(monastère Saint Jean-Baptiste. Douma. 2023)

Notre position est d'affirmer l'idée qu'on doit absolument refuser la propension à surpasser ou à dominer qui que ce soit ou de posséder des richesses matérielles: sinon on perd le droit de communiquer avec les humiliés et offensés. Mieux vaut la pauvreté volontaire que l'enrichissement obtenu par la violence faite à son frère. Mieux vaut mourir dans «l'insignifiance sociale» que de devenir célèbre en écrasant les «petits». Mieux vaut ne pas laisser son nom dans l'Histoire que de l’y inscrire avec le sang de nos frères. Pour protéger notre petite liberté, nous suivons un principe: n'attenter à la liberté de personne. Si nous n'avons pas en nous la semence de l'Esprit Saint, cette voie est tout simplement impossible. Mais la contemplation de la Vérité éternelle, c'est-à-dire du Soleil de Justice -le Christ ­implante en nous l'assurance inébranlable de notre victoire, par la force de la victoire du Christ. Dans cette vie, nous pouvons et même nous devons porter nos lourdes charges, mais dans le monde futur, la victoire est inéluctable.

Je suis terriblement content pour Micha[1] Je lui envoie mes plus chaleureuses salutations. Un grand merci à Kolia pour sa bonne lettre. Je me rappelle le petit aiglon qu'il était et je crois à sa capacité de voler haut et loin. Transmettez mon affection à Vérotchka. [ ... ]

Que Dieu vous garde pour encore beaucoup, beaucoup d'années.

 

 

VOTRE TATI QUI

vous AIME INFINIMENT.

 

Référence :

Lettres à des amis proches. Archimandrite Sophrony. Cerf.2013.



[1]  Le père Sophrony venait d'apprendre que Mikhaïl était entré au séminaire.

 

Saturday, February 25, 2023

Qu'est-ce que le non-être?!.
Saint Sophrony l'Athonite.



Saint Sophrony l'Athonite

        Le Christ, lorsque nous Le voyons à travers l'Evangile, tâchait de nous transmettre Sa propre vie, à nous les hommes ... Ne soyez pas scandalisés si je parle du Christ comme premier exemple pour nous. Et maintenant, arrivé à la fin de mes jours, je désire aussi vous donner ma vie sur le plan de l'esprit.

Le Seigneur a dit: "Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas" (Matthieu 24, 35). La parole n'est pas simplement une vibration de l'atmosphère; la parole est vie véritable et vie éternelle. Et si nous parlons dans la perspective de l'Evangile, alors notre parole, elle aussi, ne meurt pas. La parole est vie, esprit, et non une simple agitation de l'air. Ainsi, lorsque nous quitterons ce corps, ce que la parole aura exprimé restera avec nous.

Saturday, February 18, 2023

Our choice in Christ.
St. Sophrony the Athonite

 

Saint Sophron the Athonite.


    Christ is miracle beyond comprehension. He is the all-perfect revelation of God. He is also the all-perfect manifestation of man.

Everyone of us will at some moment be brought to the in­visible border between time and eternity. Arriving at this spiritual boundary-line, we shall have to determine our future in the world that lies before us, and decide either to be with Christ, in His likeness, or to depart from Him. Once the choice ­to identify with Christ or to refuse Him-has been made, of our own free will, for all eternity, time will no longer function.

Saturday, February 11, 2023

La grâce du repentir.
Saint Sophrony l'Athonite.

 

Saint Sophrony
l'Athonite.

     La grâce du repentir est le ravissement de l'âme vers Dieu, quand la Lumière fuit son apparition ct l'attire. Cette Lumière, au début, n'est pas encore visible, mais, à sa chaleur, le cœur com­mence à perdre de sa dureté. L'homme est déchiré: d'un côté, il est plongé dans l'effroi en se voyant tel qu'il est; de l'autre, il sent en lui l'afflux d'une force jusqu'alors inconnue, suscitée par la vision du Dieu vivant. D'une manière étrange cependant, le désespoir à mon propre sujet l'emportait à tel point que même lorsque Dieu était avec moi et en moi, je ne pouvais cesser de pleurer mon péché; pour moi, celui-ci dépassait dans son essence métaphysique toutes les transgressions visibles. Mon désir intense de rompre avec tout mon passé prit la forme de la “haine de soi ” : je me mis à me haïr moi-même tel que j'étais dans ma vie d'autrefois. Le rejet de mes passions - cc fut son coté positif - constitua l'acte par lequel je m'enracinai en ce Dieu qui s'était révélé à moi.

La prière puise une énergie considérable dans la tension produite par la sainte haine de soi; elle devient semblable à une flamme impétueuse. L'esprit vit alors simultanément les ténèbres de sa mort et l'espérance en Dieu qui nous sauve. Aucun doute: la force de ma prière n'avait pas sa source en moi, elle provenait de Dieu. Cette prière m'exténuait, jusqu'à l'épuisement complet de tout mon composé psychosomatique. Parfois, une merveilleuse paix envahissait mon âme et l'atmosphère d'une autre vie m'entourait avec douceur, m'apportant le sentiment de la présence de Dieu et de son amour pour sa créature raisonnable.

Douloureux est le combat que nous devons mener pour nous dépouiller des passions qui font obstacle à la venue de la Lumière. L'expérience multiséculaire des saints ascètes a démontré avec évidence que l'orgueil est le principal obstacle à notre illumination par le Saint-Esprit. Dans la prière que le Seigneur me donnait, lorsque je me sentais pour ainsi dire épuisé sur tous les plans de mon existence, je m'approchais probablement de l'humilité qui nous est commandée (voir Mt 11,29). C'est alors, en effet, que la sphère lumineuse se dévoilait à mon esprit; il n'y avait aucune opposition entre mon état spirituel et l'action de Dieu en moi. L'humilité de Dieu est inconcevable. Elle n'est pas relative, mais absolue: en elle n'existe aucun élément de comparaison avec qui que ce soit. Elle est un attribut de l'amour divin qui se donne sans mesure.

Dans les écrits sur la prière provenant des générations qui nous ont précédés, comme dans la sainte Écriture, les noms donnés à Dieu se réfèrent à ses attributs, à ses relations avec nous, à ses manifestations: Dieu est Lumière, Vérité, Amour, Miséricorde; on pourrait ajouter de nombreuses autres dénominations. Je me risque à une: Dieu est Humilité. Rien d'impur, c'est-à-dire d'orgueilleux, ne s'approche de Lui. L'orgueil est l'opposé du Bien, les ténèbres dans toute leur horreur. Il est le principe du mal, la racine de toutes les tragédies, le semeur de la haine, le destructeur de la paix, l'adver­saire de l'ordre établi par Dieu; en lui se trouve l'essence de l'enfer.

"lorsque Dieu était avec moi et en moi,
 je ne pouvais cesser de pleurer mon péché"


L'orgueil n'est rien d'autre que les “ténèbres extérieures” ; l'homme qui y demeure se sépare du Dieu d'amour. Mais les hommes ont préféré “les ténèbres” (ln 3,19). L'unique voie pour se sauver de cet enfer est le repentir.

Le repentir est un don sans prix fait à l'humanité. Il est le miracle divin qui nous rétablit après que nous sommes tombés. Il est l'effusion sur nous de l'inspiration divine, grâce à laquelle nous nous élevons vers Dieu - notre Père - pour vivre éternellement dans la Lumière de son amour. C'est par le repentir que s'accomplit notre déification. Cet événement est d'une inconcevable grandeur. Ce don fut rendu possible par la prière du Christ à Gethsémanie, par sa mort sur le Golgotha et par sa résurrection (voir Le 24, 45-47).

 

 

Référence :

Voir Dieu tel qu’Il Est. Archimandrite Sophrony. Sel de la terre. 2004.

Saturday, February 4, 2023

The Risk of Creation.
St. Sophrony the Athonite

     

        

Saint Sophrony the Athonite.

        To produce something new is always a gamble, and God’s creation of man in His image and after His likeness involved a certain degree of risk. It was not that He risked introducing an element of instability or shock into His Eternal Being but that to give man god-like freedom shut the door against predestination in any form. Man is at full liberty to determine himself negatively in relation to God- even to enter into conflict with Him. As infinite love, the Heavenly Father cannot abandon man whom He created for eternity, in order to impact to him His divine plenitude. He lives with us our human tragedy. We appreciate this risk, so breath-taking in its majesty, when we contemplate the life of Christ on earth.

        After long study of Michelangelo’s Last Judgment in the Sistine Chapel I discovered a partial analogy in the fresco with my conception of the Creation of the world. Look at Christ in the fresco, at the gesture He is making. Like some prize champion He hurls into the abyss all who have dared to oppose Him. The whole vast surface teems with people and angels trembling with fright. Suspended in some cosmic expanse, all are engrossed less with their own plight than with the wrath of Christ. He is in the centre and His anger is terrible. This, to be sure, is not how I see Christ. Michelangelo possessed great genius but not for liturgical subjects.

Saturday, January 28, 2023

Praying for the sick.
St. Sophrony the Athonite

 

Jesus heals the Canaanite's daughter.

It is not at all easy for a monk to bear the burden of being a confessor. On the one hand it is beneficial for him personally when people think poorly of him, since censure fosters humility. More urgent prayer rises to God from the ailing heart. It is easier for him to cry to God for the salvation of the world, since he himself exists by suffering, like the suffer­ing of the great majority of the inhabitants of the earth. On the other hand, if he is engaged in the work of a spiritual father, every negative word about him instils distrust in him on the part of people in need of exhortations, comfort and support. His sorrow is twofold: for himself as being unworthy of his calling, and then for the harm brought on the whole Church, on all mankind, when the authority of the priest is undermined. Unheeding a spiritual father's injunctions is tantamount to rejecting the word of Christ Himself. (He that heareth you heareth me; and he that despiserh you despiseth ... him that sent me,")