Saturday, October 30, 2021

L’Art de vivre.
Saint Sophrony l’Athonite.

 

Saint Sophrony l'Athonite.
    Je nourris toujours un petit espoir que l'humanité se fatiguera de la haine et aspirera à la paix véritable. Alors il nous sera plus facile de vivre: nous pourrons nous écrire et même nous rencontrer «pour de vrai». Mais pour le moment les gens ont «préféré les ténèbres» de la haine «à la lumière» de l'amour et de la paix (cf. Jean 3, 19).

J’ai toujours pensé (quand j'étais encore un «artiste») et je pense encore que l'art le plus haut est l'art de vivre. Les gens manifestent souvent de grands dons de maîtrise de soi, et quand ils se plongent dans leur travail créateur ils vont jusqu'à maîtriser de très subtils mouvements de doigts (chez les musiciens), à peser avec précision le moindre mot (chez les poètes et les écrivains), à trouver des nuances de ton à peine perceptibles (chez les peintres). Mais voilà, dans la vie presque tous ces «artistes» s'avèrent tout à fait incapables de maîtriser non seulement les plus insignifiants détails de leur vie intérieure, de leurs émotions ou du fil de leurs pensées, mais même de tenir en bride leurs passions les plus grossières.

Saturday, October 23, 2021

How can you tell if a book is Orthodox.?!.
Saint Sophrony the Athonite.






Reference:
Saint Sophrony the Athonite talking about Saint Silouan. Essex Monastery, December 4th, 1989.

https://otelders.org/theology-and-spirituality/how-can-you-tell-if-a-book-is-orthodox-st-sophrony-talks-about-st-silouan-and-his-writings/



 

Saturday, October 16, 2021

The Holy Liturgy.
Saint Sophrony the Athonite.

 

"The Last Supper". Fresco in the refectory 
of the monastery of Saint John the Baptist. Essex. England.
Painted by Saint Sophrony and members of his community.

        We Orthodox live Christ within the Divine Liturgy, or rather Christ lives within us during the Divine Liturgy. The Divine Liturgy is a work of God. We say: “Time is a creation of the Lord”. Among other things it means now is the time for God to act. Christ liturgises, we live with Christ. The Divine Liturgy is the way we know God and the way God becomes known to us. Christ celebrated the Divine Liturgy once and this passed into eternity. His divinised human nature came to the Divine Liturgy. We know Christ specifically in the Divine Liturgy. The Divine Liturgy we celebrate is the same Divine Liturgy which was done by Christ on Great Thursday in the Mystical Supper.

        The 14th through the 16th chapters of the Gospel according to John is one Divine Liturgy. So in the Divine Liturgy we understand Holy Scripture. The early Church lived without a New Testament, but not without the Divine Liturgy. The first records, the written hymns, exist in the Divine Liturgy. In the Divine Liturgy we live Christ and understand His word. As Christ cleansed His Disciples with his word and said to them: “You are already clean because of the word which I have spoken to you” (John 15:3) and He washed the feet of His Disciples with water, during the Sacred Washing, so also in the first section of the Divine Liturgy He cleanses us that we might attend later His Table of love. The purpose of the Divine Liturgy is to convey Christ to us.

        The Divine Liturgy teaches us an ethos, the ethos of humility. As Christ sacrificed Himself, so also should we sacrifice ourselves. The type of the Divine Liturgy is the type of impoverishment for us. In the Divine Liturgy we try to be humbled, because we have the sense that there is the humble God. Every Divine Liturgy is a Theophany. The Body of Christ appears. Every member of the Church is an icon of the Kingdom of God. After the Divine Liturgy we must continue to iconify the Kingdom of God, keeping His commandments. The glory of Christ is to bear fruit in every member His fruit. This explains His word: “Herein is my Father glorified, that ye bear much fruit” (John 15:8).

 

Reference:

https://www.orthodoxpath.org/catechisms-and-articles/before-the-new-testament-was-the-divine-liturgy/

Saturday, October 9, 2021

La Coupe du Christ.
Saint Sophrony l’Athonite.

   

Saint Sophrony l'Athonite.
        Comment pouvons-nous croire en la possibilité de la résurrection pour l'éternité après notre mort corporelle
.?!.

Tout ce que nous expérimentons semble justement lié au corps, à ses perceptions. Même notre pensée, nous la ressentons comme la mise en mouvement d'une certaine énergie dans la matérialité de notre cerveau et de notre cœur ... Il n'a pas été donné à tous d'expérimenter des états de prière durant lesquels l'esprit se libère des liens matériels, des conditions liées au temps et à l'espace. Tant s'en faut! Nous croyons à la science avec une foi naïve, malgré toute son évidente relativité. En vue d'en assimiler les derniers développements, nous y consacrons, dès nos jeunes années, des décennies d'efforts laborieux. Dans ses formes les plus élevées, l'ascèse spirituelle va incomparablement plus loin que toute science purement humaine, mais, dans ses phases initiales, elle est simple et même joyeuse. Essayons d'expliquer les vraies raisons pour lesquelles les hommes refusent de suivre le Christ-Vérité.

« Si l'on prêche que le Christ est ressuscité des morts, comment certains parmi vous peuvent-ils dire qu'il n'y a pas de résurrection des morts? S'il n'y a pas de résurrection des morts, le Christ non plus n'est pas ressuscité. Mais si le Christ n'est pas ressuscité, vide alors est notre message, vide aussi notre foi. [ ... ] Si c'est pour cette vie seulement que nous avons mis notre espoir dans le Christ, nous sommes les plus à plaindre de tous les hommes. [ ... ]Et nous-­mêmes, pourquoi à toute heure nous exposer au péril? Je [Paul] meurs chaque jour [ ... ]» (l Co 15).

«Jacques et Jean, fils de Zébédée, s'avancent vers lui et lui disent: " Maître, nous voulons que tu fasses pour nous ce que nous allons te demander. " Il leur dit: «Que voulez-vous que je fasse pour vous? -Accorde-nous, lui dirent-ils, de siéger dans ta gloire, l'un à ta droite et l'autre à ta gauche. " Jésus leur dit: «Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire et être baptisés du baptême dont je vais être baptisé?» Ils lui dirent: «Nous le pouvons. »Jésus leur dit: «La coupe que je vais boire, vous la boirez, et le baptême dont je vais être baptisé, vous en serez baptisés.» (Mc 10,35-39.)

«Jésus s'éloigna des disciples d'environ un jet de pierre et, fléchissant les genoux, il priait en disant: «Père, si tu veux, éloigne de moi cette coupe! [ ... ] Entré en agonie, Il priait de façon plus instante, et sa sueur devint comme de grosses gouttes de sang qui tombaient à terre» (voir Lc 22, 42-44).

Qu'est en réalité cette coupe du Christ? La profondeur de ce mystère nous échappe. Dans notre tentative de suivre le Christ sur la voie de l'observance de ses commandements, nous buvons constamment et inévitablement une certaine coupe, mais ce que le Christ avait en vue, ce qu'Il vivait en « cette heure », nous ne le comprenons pas en plénitude. Néanmoins, quelque chose d'analogue se passe nécessairement avec nous, comme Il l'a dit lui-même: «La coupe que je vais boire, vous la boirez» (Mc 10,39). Mystérieuse est la coupe du Christ, mais notre coupe, elle aussi, est cachée aux regards extérieurs.

«Si c'est pour cette vie seulement que nous avons mis notre espoir dans le Christ, nous sommes les plus malheureux de tous les hommes », a dit Paul (l Co 15, 19). Oui, il en est vraiment ainsi. Mais qu'est-ce qui rend ce bienheureux malheur inexplicable pour ceux qui n'ont pas suivi le Christ? C'est que, en général, les réactions de l'esprit chrétien à l'égard de tout ce qui se produit autour de nous sont profondément différentes, souvent même diamétralement opposées à l'esprit des enfants de ce monde. En voici un exemple: au moment où Judas sortit de la « chambre haute» de Sion pour livrer le Seigneur à la crucifixion, Celui­ ci ouvrit la bouche et dit: «Maintenant le Fils de l'homme a été glorifié» (Jn l3, 31). Ainsi, tout au long de l'Évangile, nous constatons que le Seigneur vivait sur un autre plan de l'être, où toutes les réactions passent par un autre prisme. Celui donc qui veut pénétrer, ne serait-ce qu'en partie, dans ce mystère, doit prendre sa croix sur ses épaules et se livrer totalement à la volonté du Père céleste. Il n'y a pas d'autre voie. Pourtant, il n'y a pas de fin au conflit entre le Christ et ce monde.

Fresques des Saints Silouan
 et Sophrony de la Chapelle
 de Saint Sophrony l'Athonite.
Centre Arvo Part. Estonia.


    J'ai un profond amour et une grande reconnaissance envers l'Église au sein de laquelle me furent révélées la divinité de Jésus-Christ et l'image de l'humanité qu'Il a manifestée. Nous pouvons voir cette «image» sous une forme réduite dans la vie de certaines personnes ainsi qu'en nous-mêmes. Sa pleine réalisation appartient au siècle à venir, mais les quelques rares approches qui en ont été faites au cours de l'histoire suscitent l'enthousiasme de l'âme. Il est normal pour un chrétien d'avoir soif de ressembler au Seigneur, d'embrasser le monde de son amour comme Il l'a embrassé, comme Lui de n'être l'ennemi de personne, c'est-à-dire d'être libre de l'enfer de la haine envers qui que ce soit, conformément à son commandement: « Eh bien moi je vous dis: aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent et priez pour vos persécuteurs et pour ceux qui vous maltraitent, afin de devenir fils de votre Père qui est aux cieux! » (Mt 5,44-45). Mais aucun des fils d'Adam ne peut vivre ainsi par ses propres forces; ce n'est possible que si l'Esprit saint remplit le cœur de l'homme de l'éternité qui lui est inhérente. Sans l'Esprit saint, nous ne pouvons pas garder les commandements de Dieu (voir Jn 15,5).

Oui, la soif de devenir semblable au Seigneur est naturelle au chrétien. Néanmoins, «étroite est la porte et resserré le chemin» qui mène à cette vie divine (voir Mt 7, 14). Pour se débarrasser de sa peau devenue inutile, le serpent se faufile par d'étroites fissures; de même, pour être sauvé, chaque homme doit franchir une «porte» très étroite pour se dépouiller de sa «tunique de peau», revêtue lors de la chute (On 3, 21). 45

Celui qui a dit: «je suis la Voie, la Vérité et la Vie» (Jn 14, 6) nous a donné ce commandement: « Si quelqu'un vient à moi sans haïr son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, ses sœurs et jusqu'à sa propre vie, il ne peut être mon disciple» (Lc 14, 26-27.33; voir Mt 16,24-25). D'après ces paroles, nous pouvons comprendre «qui Il est» (voir Mt 21, 10). Si, dans son être hypostatique, le Christ n'était pas consubstantiel au Père et au Saint-Esprit, s'Il n'était pas Dieu manifesté dans notre chair, mais seulement un être créé semblable à nous, alors, ontologiquement, de telles idées n'auraient pu Lui venir à l'esprit. Si Jésus-Christ n'était pas Dieu par sa nature même, il suffirait de ce seul commandement pour que tout le reste de l'Évangile devienne irrecevable. L'expérience bimillénaire de l'Église confirme invariablement «le grand mystère de la piété: Dieu a été manifesté dans la chair, justifié dans l'Esprit» (voir 1 Tm 3, 16). Accueilli par la foi comme Seigneur éternel, le Christ devient pour nous la Lumière de l'éternité; ses paroles nous ouvrent les inconcevables profondeurs de l'Etre divin.

Dans son insondable Providence, Dieu m'a permis de m'asseoir aux pieds de Silouane, cet élu du Très-Haut. Observant pieusement son ascèse, écoutant avidement ses enseignements, j'ai pu moi, le plus insignifiant des hommes, entrevoir le mystère de la voie qui mène au salut. Arrivé à la fin de mes jours, je me risque à dévoiler ce qu'auparavant je dissimulais jalousement. Je parle ici dans les limites et les formes dans lesquelles il me fut donné de vivre Dieu.

 

 

 

Référence :

La prière expérience de l’éternité. Archimandrite Sophrony(Sacharov). Cerf,
collection Le sel de la terre. Spiritualité , (novembre 1998).

 

 

 

Saturday, October 2, 2021

The darkness of our time.
Saint Sophrony the Athonite.

  

The Old Rectory

 3rd December 1966

 

 

Saint Sophrony the Athonite.

My beloved and dear Maria,

May strength from on High be sent down upon you, and may it remain with you unceasingly all the days of your life here, and even more beyond the limits of this life.

 The 3rd December is a very memorable date for me. I remember with what joy I met you here. And here we are, al­ready three years have passed since then. In my old age, I lose track of time in the way I perceive things. It often happened to me that a place I have just left seemed already fearfully dis­tant, and a few hours became a thick wall between me and what I saw not long before. On other occasions, on the con­trary, you don't know whether it was yesterday or years ago. So my memory of you is still fresh, despite the three years that have gone by. May the Lord bless you.

In your letter of 11 th November I stopped especially on the words: 'Perhaps this is because I was suffering in my soul over her fate in eternity? The thought that anyone of us should perish is unbearable to me. It's dreadful to think of it. These words reminded me of Staretz Silouan, for whom it was unbearably dreadful to think that anyone would be separated from the glory of the vision of Christ's Divine Love, separated from communion with Him in eternity. In a word, if I under­stand your words 'anyone of us' not within the limits of our family, but in the dimension of all humanity, of all epochs and nations, of all the past and all the future, then what you write about is truly like Christ, the true Man, the Son of God. And my prayer for you is that this 'us' be all-embracing and truly universal. Then you too will repeat the Staretz's words, when he says that someone who has known this state will no more set out to seek for other forms of knowledge, because he has passed from death into life eternal.