Fresque de la Sainte Trinité
au réfectoire du monastère Saint Jean-Baptiste, Essex.
au réfectoire du monastère Saint Jean-Baptiste, Essex.
Lors de la visite du groupe
“Nepsis”, au monastère Saint Jean-Baptiste à Douma, Liban (20-21 Novembre 2018), et sur la
demande du groupe, Mère Mariam, dans une parole spirituelle, a essayé “en parlant de l’esprit de Père “Sophrony”,
de nous donner de son esprit”, selon l’expression du Métropolite Antonios
El-Soury.
Père Sophrony. |
Maintenant je me sens que je suis
devant Père “Sophrony”. Je ne sais pas pourquoi mais je sais que ça fait
quelques jours que je ne parviens pas à dire quelques choses. J’ai essayé
d’écrire quelques lignes et puis j’ai lu mais je n’ai pas pu me retirer, enfin j’ai dit: “c’est le cœur
qui va parler de Père “Sophrony” parce que le Christ a dit : “mon enfant
donnes-moi ton cœur”. Le Christ n’a pas demandé nos études, Il n’a pas demandé nos
écritures, notre travail, ou l’argent qu’on a gagné… Il n’a rien demandé. Il a
voulu seulement le cœur. Pour pouvoir donner le cœur on doit être né ; le
petit enfant ne fait que pleurer devant sa mère pour manger, pour être nettoyé,
pour dormir…
J’ai rencontré Père “Sophrony” la première
fois en 1986.
C’était l’idée de Monseigneur “Éphrem”, qui est maintenant l’archevêque de Tripoli. Il m’a dit : “Nous sommes en cet état de guerre, vos deux sœurs sont en France, qu’est ce que vous faites ici?. Allez chez elles pour une petite retraite, et puis vous pouvez aller rencontrer père “Sophrony”. Vous voulez traduire "His Life Is Mine", allez-y. Je lui ai dit : “comment arriver là-bas?. Peut être que Père “Sophrony” n’a pas le temps de rencontrer quiconque qui passe…”, il a dit :“J’ai la clé. Père Raphael est l’assistant de Père “Sophrony”, il est Roumain, et la femme de notre prêtre en Angleterre est aussi Roumaine, vous pouvez l’appeler au téléphone et lui dire que vous désirez rencontrer Père “Sophrony”. La réponse de la Matouchka était positive, et tout a été arrangé!.
C’était l’idée de Monseigneur “Éphrem”, qui est maintenant l’archevêque de Tripoli. Il m’a dit : “Nous sommes en cet état de guerre, vos deux sœurs sont en France, qu’est ce que vous faites ici?. Allez chez elles pour une petite retraite, et puis vous pouvez aller rencontrer père “Sophrony”. Vous voulez traduire "His Life Is Mine", allez-y. Je lui ai dit : “comment arriver là-bas?. Peut être que Père “Sophrony” n’a pas le temps de rencontrer quiconque qui passe…”, il a dit :“J’ai la clé. Père Raphael est l’assistant de Père “Sophrony”, il est Roumain, et la femme de notre prêtre en Angleterre est aussi Roumaine, vous pouvez l’appeler au téléphone et lui dire que vous désirez rencontrer Père “Sophrony”. La réponse de la Matouchka était positive, et tout a été arrangé!.
J’ai appris à accepter..!!..
Accepter c’est s’ouvrir, et cette acceptation nous montre le “Oui” ou le “non”,
et nous fait avancer un pas en avant, pour voir, entendre, et sentir l’autre…
Après quelques années, quand j’étais en train de traduire le livre
de Père “Sophrony” de Saint Silouan l’Athonite, ce dernier a dit : “Mon
frère est ma vie”. Je me suis arrêtée sur ce point :“Comment quelqu’un
peut-être ma vie?. Mais je suis “un autre”. Comment ça se fait?.”
Enfin, je suis arrivée à
Maldon, à Essex par train. Je contemplais les arbres, les nuages… et je
disais :“Seigneur s’il vous plait, faites que les choses soient simples pour
moi, Vous savez que je ne suis pas une personne compliquée”. Ils ont venu
m’accueillir à la station, pour m’amener au monastère Saint Jean-Baptiste.
Dans mon cœur c’était le grand
silence, et l’attente pour savoir ce qui va avoir lieu. Selon le conseil de
Père Éphrem, j’avais apporté avec moi, une lettre de recommandation de la part
de Monseigneur Georges notre archevêque.
C’était l’heure du déjeuner,
je suis entrée au réfectoire, je ne savais pas où m’assoir… Ils m’ont montré
que c’était à gauche de Père “Sophrony”, j’ai dit :“Non, mais je ne dois
pas m’assoir à la table principale!. Je m’assoie quelque part là bas…”, ils
m’ont dit que Père “Sophrony” a désigné ma place ici!. Ainsi, je me tenais là
bas en attendant Père “Sophrony”!. Derrière moi, il y avait la grande fresque
de la Sainte Trinité. Je la contemplais… Dès l’enfance, je ne comprenais pas la
Trinité, mais je désirais comprendre et vivre avec. Je contemplais, je
regardais, “tout était bien”. Tout d’un coup, la porte s’ouvrait, et je voyais
une lumière qui rentra avant Père “Sophrony” et Père Kyrill. Et puis après,
quelqu’un qui est long, les cheveux noirs et qui supportait un moine plus
court, avec les cheveux blancs, qui cherchait avec ses yeux!!… Puis il regarda la
Sainte Trinité, il marcha, et demanda à Père Kyrill :“C’est elle qui vient
de l’Antioche, du Liban?.”, il a dit : “Oui”. Je me suis approchée et j’ai
fait une petite métanie, et j’ai dit :“Monseigneur, bénissez”, et Père “Sophrony”
il était toujours comme un jeune de quize ans, a répondu :“Vous les
Antiochiens, vous faites toujours les choses comme il faut!”. J’ai embrassé sa
main. Il s’est approché de moi, je me suis reculée un peu, il prit la chaise où je
devais m’assoir, et
dit :“asseyez- vous“. J’étais stupéfiée!. “Père “Sophrony” faisait ce
geste à moi, indigne?!”. J’ai senti que je veux mourir, je ne pouvais plus
respirer..!!.. et il disait :“Mais asseyez-vous, asseyez-vous”, et il m’a regardé avec le même
regard qui m’a accompagné durant sept, huit ans, les yeux larmoyants, avec le sourire
qui ne venait pas de ce monde, un sourire qui dit tout..!!.. silencieusement.
Au réfectoire du monastère Saint Jean-Baptise, Essex.
|
Je me suis assise, et j’ai
dit :“Merci bien”. Il a senti que je suis encore un peu tendue, il m’a
dit :“Regarde!. Le manger ici est immangeable, mets un peu de Sauce
Soya!”, et j’ai éclaté de rire, lui aussi, Père Kyrill et tout le monde!. Et
comme ça j’ai commencé avec Père “Sophrony”.
Il m’a
dit :“Vous voulez me voir n’est ce pas?”
-
Si vous permettez, oui.
-
Vous avez un magnétophone?.
-
Non, j’ai seulement une lettre
de Monseigneur Georges, et ma petite voix.
-
C’est mieux, ça je l’accepte,
mais toute autre chose comme l’enregistrement… ça ne passe pas ici .
Nous avons terminé le repas,
et nous sommes partis. Il a prit ma main gauche, et la main droite de Père Kyrill.
Nous sommes rentrés dans le petit bureau, il m’a dit :
- Je vous donne une demi-heure seulement.
- Comme vous voulez. Cinq minutes, demi-heure…Il me suffit de vous voir et prendre la bénédiction pour traduire vos livres.
- Je vous donne une demi-heure seulement.
- Comme vous voulez. Cinq minutes, demi-heure…Il me suffit de vous voir et prendre la bénédiction pour traduire vos livres.
J’avais peur de regarder cet
homme, et je ne savais pas pourquoi. Il était un homme digne, il parlait, il
souriait, et le plus important était les larmes qu’il avait aux yeux, et la
compréhension qu’il avait de tout ce qui voyait.
Et voilà que la demi-heure est
devenue une heure et demie. Je n’ai rien dit, il m’a parlé beaucoup, Père Kyrill
fermait les yeux, il était comme un grand rocher…
Père “Sophrony” à ce moment
là, pour moi, était pardonnez-moi, “la Trinité”, “l’infini”, ce que l’être
humain cherche. Il était intouchable, il n’était pas de ce monde. À la fin il
m’a montré la grande icône de la Mère de Dieu, et m’a dit :
-
Vous connaissez qui est-ce?!...
J’ai souri un peu
et j’ai dit : “Mais c’est la Mère de Dieu”.
-
Regarde bien, ne réponds pas
très vite. Pense avant de répondre!...
-
Si ce n’est pas la Mère de
Dieu, qui est-ce donc?.
-
C’est le ciel entier. Elle est la Mère. Nous sommes les fils et
les filles de la Seule Mère qui existe dans le monde.
-
Donc, Elle nous a donné le
cosmos entier.
-
Oui, j’accepte que vous
traduisiez mes livres. (Cependant jusque là nous n’avions pas abordé le sujet
des livres!). Mais, je ne veux pas que vous commencez avec “Sa Vie est La
Mienne”.
-
Comme vous voulez, qu’est ce
que vous voulez que je traduise?.
-
Père “Sophrony” a écrit 4 grands
œuvres.
-
Oui, je sais.
-
Donc, on commence….
-
Par “Saint Silouan”…
-
Non, non, non… Seconde faute…
Mes frères, mes
sœurs dans le Christ, dans Père “Sophrony”, vous lisez bien, vous lisez
beaucoup, je suis sûre que vous tous vous avez lu tous les livres de Père “Sophrony”…
Après un moment il m’a dit:
-
Regarde!. j’ai choisi.
-
Oui, dites.
- “Voir Dieu Tel qu’Il Est”.
-
Non, non, non…
-
Pourquoi vous criez?, pourquoi ces trois “non”?.
-
Mais c’est votre biographie spirituelle!.
-
Mais c’est moi, vous devez accepter.
-
Mais je ne comprends pas tout.
-
Silence, ne soit pas stupide je vous en supplie. Vous
ne traduisez pas, on ne traduit jamais, on écrit .Vous allez écrire et moi
Sophrony, je veux prier pour vous pour pouvoir écrire.
Dans votre âge, quand j’étais jeune, je me
demandais comme vous avez toujours demandé à votre père et mère : “Qu’est
ce que c’est le cosmos?!. Qu’est ce que c’est la vie?!. Qui est Dieu?!. Je veux
Le voir, Le sentir, Le toucher ...”, Père “Sophrony” me disait : “non, non…”,
je lui demandait :“ non, pourquoi?”, il m’a répondu : “vous
comprendrez plus tard, ce n’est pas la dernière fois, vous allez comprendre
plus tard… maintenant prends le livre, va à ta chambre, et je vous reverrai
demain”. Au lieu de deux jours, j’ai resté cinq jours.
Père “Sophrony” m’a accueillit d’une
manière extraordinairement aimable, et j’étais sure comme je le suis maintenant,
que Père “Sophrony” est un homme choisi par le Christ. Il n’est pas de ce monde
et c’est pour cela que j’hésite jusqu’à maintenant de dire tout ce qui s’est
passé, tout ce que j’ai connu de Père “Sophrony”, tout ce que j’ai senti, tout
ce que j’ai vécu, tout ce que j’ai écrit…
Il m’a dit : “venez l’an prochain,
mais pas pour trois ou quatre jours seulement, je veux que tu viennes avec le livre et
puis on va discuter, peut-être que ça va prendre dix jours, deux semaines...”. J’ai
dit :“Vous m’acceptez pour deux semaines?”. Il a dit :“mais je suis en
train de dire ça pourquoi vous posez des questions?. Dix jours, deux semaines,
peut-être quatre semaines…”, j’ai baissé la tête, les yeux pleins de larmes, je l'ai regardé et j’ai dit : “maintenant je comprends, maintenant je sais,
maintenant….”, il ne m’a pas laissé continuer. Père “Sophrony” n’a jamais
dévoilé les sentiments profonds du cœur. Je lui ai demandé : “pourquoi?.
Vous n’acceptez pas qu’on dit ce qui se passe dans nos cœurs?”. Il m’a dit et
c’était la première fois qu’il m’appelait comme ça : “Matouchka…”
Après une heure et demie, en marchant vers
la cabane, je suis allée à pied pour rester seule dans ma chambre, pour prier,
et pleurer…
Donc en 1986, j’ai rencontré l’être humain qui est
intouchable, incompréhensible, qu’on ne
peut pas vivre avec… Mais j’étais invitée pour vivre là bas…
Père “Sophrony” n’était pas un homme “gentil”
de la gentillesse de ce monde, plutôt
il était très serré et composé…
On se promenait chaque jour dans le jardin,
l’après midi, Père “Sophrony”, avec Père “Raphael” ou Père “Séraphin”….
Il était un poète. Plusieurs fois il m’a
chanté des chansons russes, plusieurs fois il m’a dit :
-
Regarde, regarde, Matouchka.
-
Oui, qu’est ce que c’est?.
- Regarde ces fleurs, je vous les offres toutes.
- Batouchka…comme c’est gentil!. Je ne le mérite pas.
- Ne dites pas des stupidités…
- Merci, c’est mieux comme ça.
Dans nos promenades, nous parlions de la
Russie, du Liban, de la guerre, de la mort… Nous n’avons jamais cessé de parler
de la mort chaque fois que nous étions ensemble, jamais… La mort, la beauté,
l’amour, l’être humain, l’éternité, la Mère de Dieu, La Sainte Trinité et les
souffrances du Christ sur la “Croix”…
La deuxième année que j’étais chez lui je
lui ai dit :
-
Père “Sophrony”, je ne suis pas contente… je travaille
pour l’Église mais je ne suis pas contente, au fond de mon cœur... âme..!!..
-
Ah, c’est très bien.
- Comment c’est très bien?!. Je vous dis que je ne suis
pas contente?!. Je ne travaille pas de tout mon cœur, je veux vivre avec tout
mon cœur, je ne veux pas partager mon cœur… Je ne peux pas tricher…
-
Bravo, c’est bien!.
-
Et alors, que faire?!.
- Nous allons demander aux sœurs, de jeuner ensemble
pour deux semaines… Sans rien préparer pour le manger. Seulement des olives, de la
confiture, un peu de pain… Vous êtes jeunes, vous pouvez ne pas manger le
matin, mais moi je ne peux pas…
Je ne sais que dire de tout ça, je ne sais
pas..!!.. Quand on parle de Père “Sophrony”, on ne
parle pas, on dévoile son cœur, son âme, la vie interne du fond du coeur, c’est
pour cela que vous avez demandé une chose très difficile pour moi. Est-ce qu’on
peut parler de soi-même?. De l’expérience de l’amour Divin vrai?!. Non, on ne
peut pas parler…
Avant de terminer les deux semaines, au dixième jour de notre jeûne,
j’étais en train de lire “Voir Dieu tel Qu’Il est”, tout d’un coup j’ai entendu la
voix d’un homme, je ne sais pas si c’était la voie de Père “Sophrony” mais j’ai
entendu : “vous moniale!”. J'ai regardé autour de moi, j’ai eu peur..!!..
J’étais seule dans ma chambre, je me suis demandée, qui me parle donc?. Qui me
parle?. Je faisais le signe de la croix, je priais un peu la prière de Jésus, et
pour la Mère de Dieu, et je recommençais à traduire, à écrire. Je l’ai entendu pour la seconde fois : “vous moniale!”…
Je laissais tout, je prenais les clés et comme une petite
folle, j’ai accourue vers la cellule de Père “Sophrony”. Les frères qui m’ont
vu m’ont demandé si j’avais besoin de quelque chose, j’ai dit : “non,
non...”. J’arrivais chez Père “Sophrony”, en toute hâte, je voudrais lui dire
tout, mais il me regardait gentiment:“ mais ce n’est pas gentil de faire ce
bruit, doucement, doucement, entre dans mon bureau”, et qu’était le bureau? Une
cuisine!. Je suis entrée et je me suis assise et voulais parler mais il m’a dit :
“attends, je ne suis pas encore prêt pour
vous entendre”. J’ai levé ma tête et je l'ai regardé, les grands yeux
bleu-verts, les yeux larmoyants, et je
disais :
-
Père “Sophrony”, moi moniale?.
-
Pourquoi pas?. Oui, vous
moniale!...
-
Mais chez vous ici!?.
-
Non, non…
Et tout d’un coup son visage prenait l’air sérieux, toujours il avait un
regard strict et sérieux, comme s’il allait éclater, il m’a dit :
-
Chez vous… Vous avez la guerre, rentrez dans votre
pays, et portez le fardeau de votre pays, restez là-bas, ne bougez pas, vous
pouvez venir chez moi chaque année, tant que vous voulez…
Que dire?!...
Quand on rencontre la vie au-delà, quand on rencontre l’infini, quand on
rencontre Dieu Lui-même parmi les gens, quand on rencontre le Saint-Esprit…
Que dire?!.
On ne parle pas!. Quand on s’aime on ne parle pas, on pleure, on regarde…
Et Père “Sophrony” continua :“ allez, maintenant allez, n’ayez pas
peur, je vais toujours prier pour vous”.
Il s’est levé, il portait son épitrachelion, j’étais agenouillée, devant
le plus grand Évangile que j’ai
vue dans ma vie, comme celui qu’a dans le salon, Monseigneur Georges que vous
allez visiter, …
Il m’a dit, mettez votre tête ici sur
l’Évangile, ainsi fait, il m’a mis l’épitrachelion sur ma tête, et
il a commencé à “crier” la prière, et les larmes coulaient, il a pleuré et moi
j’ai pleuré. Je ne sais pas comment de temps a passé, puis il m’a donné la
croix de son épitrachelion pour embrasser, puis il a mis son front sur le mien
et dit : “vas-y. Ça va être difficile ma petite, difficile, mais je serais
avec toi. N’aie pas peur, s’il te plait n’aie pas peur, mais”… J’ai dit :“
mais quoi?”, il m’a dit : “regarde la Mère de Dieu”, j’ai levé la tête,
c’était au dessus de son bureau, il m’a dit : “Elle va être avec vous,
c’est Mariam et maintenant Elle m’a dit que votre nom sera Mariam”..!!..
C’était le début, le second jour c’était la fin.
Il m’a pris par ma main comme un
père prend la main de sa fille et m’a dit : “je vais t’amener au
réfectoire et te montrer une chose très importante”. Nous sommes allés, avec la grande gentillesse qui le
caractérisait toujours. Le plus poli homme que j’ai jamais rencontré, c’était
Père “Sophrony”. Il n’a jamais expliqué ce qu’il disait, mais il a mis son cœur
dans les nôtres pour que nous puissions comprendre sans parler. Il m’a
dit :
- Regarde, tu vois bien la Sainte Trinité?.
- Oui, je vois.
- Demande-moi, tu n’as pas de questions?.
- Si… Pourquoi
les anges à droite et à gauche, sont en blanc. Au milieu c’est le Christ qui
porte le rouge et le vert… Pourquoi les deux sont en blanc?.
-
Matouchka, “je les ai vus comme ça”..!!..
Je n’ai rien dit, et j’ai su de ce moment
même et jusqu’à maintenant que cet homme vivait au ciel, dans le paradis, “je
les ai vu comme ça”… J’ai embrassé sa main et il m’a dit : “à l’an
prochain, n’oublie pas “n’aie pas peur”, même si c’est très difficile, mais
c’est Dieu qui sera avec vous!”.
*******
Au salon du monastère Saint Jean-Baptiste,
avec le groupe “Nepsis”.
|
Question : Est-ce que le Père Thomas est allé avec vous la seconde année?.
Mère Mariam : Non, en 1990. Père “Sophrony” nous a jetés comme ça : allez vers l’infini,
vers la souffrance, dans votre pays, vous les deux.
Question : Et pourquoi il vous a dit va vers la souffrance et la guerre
était terminée?!...
Mère Mariam : C’était à la fin de la guerre. Pour le Père “Sophrony”
il n’y a pas de fin pour la guerre, il n’y a pas de fin ni pour l’atrocité des
êtres humains, ni pour les guerres du monde, ni pour la négativité des êtres
humains… Il n’y a pas de fin, c’est pour cela qu’il souffrait.
Père “Sophrony” était torturé par la chute d’Adam.
Pourquoi?. Il me disait : “comment peut-on après avoir connu le Christ,
touché, mangé et vécu avec Lui, comment peut-on être négatif?.
Il n’a jamais
pu comprendre cela, pour lui il n’existait que l’amour et seulement l’amour
infini de Dieu, qui fait la vie!. Et c’est pour cela qu’il ne m’a pas laissé
une seule fois dire des choses gentilles, comme “merci”, “c’est gentil”, “quelle
joie”… que nous sommes habitués à dire… Pour lui c’était de l’hypocrisie, ces
petits mots simples et quotidiens…
“ Dans le vrai amour on ne fait que pleurer, qu’attendre et prier
seulement, pour lui c’était comme ça”.
Question : Vous avez eu peur?...
Mère Mariam : Peur de quoi?!...
Question : Quand vous êtes venus.
Mère Mariam : Je ne sais pas ce que s’est passé avec moi. J’étais envoyée par quelqu’un en qui j’avais confiance. À
l’instant même que je l’avais vu, il m’a donné la confiance… Il m’a donné
“l’amour Divin” qu’il a vécu…
Question : Et c’était cette confiance qui vous a guidé et aidé
tout le temps?.
Mère Mariam : Les gens d’habitude n’aiment pas les gens comme moi.
Les gens aiment ceux qui sont gentils et disent toujours de beaux et polis
mots… Mais ils n’acceptent pas la vérité … nous sommes des mesquins, nous
portons en nous la mesquinerie de la chute d’Adam. Nous ne sommes pas
authentiques, sauf devant la mort..!!..
Merci… Et le grand silence régna…