La lecture dans le  Christ : l’A priori Orthodoxe
   
  La meilleure façon de définir la spiritualité orthodoxe, c’est de dire qu’elle  est essentiellement biblique, mais il faut saisir le sens orthodoxe, ecclésial  du terme. Les Pères de l’Église vivaient de la Bible, pensaient et parlaient  par la Bible avec cette admirable pénétration qui va jusqu'à l’identification  de leur être avec la substance biblique elle-même.
    L’exégèse pure en tant que science autonome n’a  jamais existé au temps des Pères. Si on se met à leur école, on comprend  immédiatement qu’il ne s’agit jamais d’une école exégétique soit historique,  soit allégorique, méthode d’Antioche ou d’Alexandrie. L’exégèse patristique  présente toute la gamme où chaque tendance trouve sa place légitime. Il s’agit du fait fondamental  de toute lecture biblique : la Parole lue et écoutée conduit toujours à la  Personne vivante du Verbe. Le Christ n’est jamais limité par le sens  didactique, catéchétique, ni par aucun autre sens de ses propres paroles. Tous  nos sens utilitaires et pragmatiques, tout ce qui est curiosité et question, se  subordonnent au fait de la révélation de la Présence la plus réelle et de son  illumination. Saint Jean Chrysostome prie ainsi devant le livre saint :  “Seigneur Jésus-Christ, ouvre les yeux de mon cœur afin de comprendre et  d’accomplir ta volonté… illumine mes yeux par ta lumière… Toi seul, l’unique  Lumière”. Et saint Marc : “L’Évangile est fermé pour les efforts humains,  l’ouvrir, c’est le don du Christ”. Saint Éphrem conseille : “Avant toute  lecture, prie et supplie Dieu pour qu’Il se révèle à toi”.
 



