“Car ma chair est une véritable nourriture, et mon sang une véritable boisson”.(Jn6: 55) |
Rien ne concourt et ne contribue en nous à la purification de l’âme, à l'illumination de l'intelligence, à la sanctification du corps, à la transfiguration de l'une et de l'autre
dans le divin, à l'immortalité, et,
bien sûr, au rejet des passions et des démons, ou plus exactement à l'union, à la
conjonction divine et surnaturelle qui nous ouvre à Dieu, comme de recevoir d'un cœur pur et prêt la continuelle communion
des saints mystères immortels que rien ne souille et qui donnent la vie,
nous voulons parler du précieux Corps et du précieux Sang de notre Seigneur, de
notre Dieu, de notre Sauveur Jésus.
Non seulement la chose est claire de par ce
qu'en disent les saints, mais elle est encore plus claire de par les paroles de
la Vie elle-même et de la Vérité elle-même, Car Il dit : "Je suis le pain
de la vie"(Jn6 : 35). Et :
"Tel est le pain qui descend du ciel, pour qu'on le mange et ne meure pas.
Je suis le pain vivant qui descend du ciel. Qui mangera de ce pain vivra dans l’éternité."
Et : "Le pain que je donnerai, c'est ma chair. Je la donnerai pour la vie
du monde". Et: "Si vous ne
mangez pas la chair du Fils de l'Homme, si vous ne buvez pas son sang, vous
n'avez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle." Et encore: "Car
ma chair est une véritable nourriture, et mon sang une véritable boisson. Celui
qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi en lui. De même que
le Père, le Vivant, m'a envoyé, de même Je vis par le Père. Et celui qui Me
mange, lui aussi vivra par Moi. Tel est le pain qui descend du ciel." (Jn6 :
52-59)
Paul qui portait le Christ dit également ceci : "Frères, j'ai reçu
du Seigneur ce que je vous ai transmis. Le Seigneur Jésus, dans la nuit ou Il
fut livré, prit du pain, rendit grâce, le rompit et dit : “Prenez, mangez, ceci
est mon corps rompu pour vous. Faites ceci en mémoire de moi”. De même, après le
repas, Il prit la coupe et dit : “Cette coupe est la nouvelle alliance en Mon
sang. Chaque fois que vous en boirez, faites ceci en mémoire de Moi. Car chaque
fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la
mort du Seigneur jusqu'a ce qu'Il vienne”. C'est pourquoi celui qui mangera ce
pain ou qui boira la coupe du Seigneur indignement, aura à répondre du corps et du sang du Seigneur.
Que tout homme s'éprouve lui-même, et qu'alors il mange du pain et boive de la
coupe. Car celui qui mange et boit indignement, sans discerner le corps du
Seigneur, mange et boit un jugement contre lui-même. C'est pour cela qu'il y a
parmi vous beaucoup de malades et d'infirmes, et que certains sont morts. Si
nous nous jugions nous-mêmes, nous ne serions pas jugés. Mais quand nous sommes
jugés, nous sommes châtiés par le Seigneur, pour n’être pas condamnés avec le
monde” (1Cor11 : 31)
“Prenez, mangez, ceci est
mon corps rompu pour vous”.
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Et encore: "Ceux qui communient au très saint Corps et au Sang précieux
sont avec les Anges, les Archanges et les Puissances d’en-haut. Ils s’entourent
du vêtement royal, du vêtement même du Christ. Ils ont les armes spirituelles.
Mais ils n'ont encore rien dit. Car ils ont revêtu le Roi Lui-même. Ce mystère
est grand, terrible et merveilleux!. Si tu es allé vers lui avec pureté, tu as
trouvé le salut, mais si tu es allé avec une conscience mauvaise, tu encours la
damnation et le châtiment. Car celui qui mange et boit indignement le Corps et
le Sang du Seigneur mange et boit son propre jugement. Si, en effet, ceux qui souillent la pourpre royale sont condamnés
comme ceux qui la déchirent, il est bien naturel que ceux qui, d'un esprit
impur, reçoivent le Corps, subissent le même châtiment que ceux qui L'ont déchiré
par les clous. Considère combien est terrible la condamnation que nous montre
Paul quand il dit : “Si quelqu'un rejette la loi de Moise, il est mis à mort impitoyablement sur la déposition de
deux ou trois témoins. D'un châtiment combien plus grave, ne pensez-vous pas,
sera passible celui qui aura foulé aux pieds le Fils de Dieu et tenu pour
profane le sang de l’alliance dans lequel il a être sanctifié?. Quand donc nous communions au Corps et quand
nous goûtons au Sang, il va de soi que nous goûtons à Celui qui est en-haut, qui est adoré par les Anges, qui est proche
de la Puissance la plus pure. Hélas ! Que
de voies nous mènent au salut ! Il a
fait de nous Son propre Corps, Il nous a transmis son propre Corps, et rien ne
nous détourne du mal ! Ô la dureté ! Ô l'insensibilité !"
Sainte Marie l'Egyptienne recevant
les Saints Mystères avant sa mort.
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Et le divin Jean Damascène : "Des lors que nous sommes doubles
et composés, il faut que notre naissance aussi soit double. De même, il faut
que la nourriture soit composée, Donc
la naissance nous est donnée par l'eau et l'Esprit. Et la nourriture, c'est le
pain de la vie, c'est notre Seigneur Jésus Christ descendu du ciel. De même
que, dans le baptême, les hommes ayant coutume de se laver d'eau et de s'oindre
d'huile, Il a uni à l'huile et à l'eau la grâce de l'Esprit et a fait de cette
union le bain d’une nouvelle naissance, de même, les hommes ayant coutume de
manger du pain, de boire de l'eau et du vin, Il a uni à ces choses Sa Divinité et Il a fait d'elles Son Corps et Son Sang,
pour qu'à travers ce qui nous est habituel et naturel, nous parvenions à ce qui dépasse la nature. Le corps né de la
sainte Vierge est vraiment un corps uni à la Divinité, non parce que ce corps
qu'Il a pris descend du ciel, mais parce que ce pain et ce vin deviennent le
Corps et le Sang de Dieu. Si tu demandes comment cela peut se faire, qu'il te
suffise d'entendre que c'est la l'œuvre de l'Esprit Saint, comme c'est de la Mère
de Dieu et par l'Esprit Saint qu'en lui le Seigneur a pris de lui-même la
chair. Et nous ne savons rien de plus, sinon que le Verbe de Dieu est vrai, actif,
tout-puissant, mais la manière dont Il a été conçu est insondable. Il mène donc
ceux qui communient dignement dans la foi à l'absolution des péchés, à la vie éternelle
et à la garde de l’âme et du corps. Mais ceux qui le reçoivent indignement,
dans l'infidélité, Il les mène à la damnation et au châtiment. C'est là comme
la mort du Seigneur.
"Et le pain et le vin ne sont pas des
figures du Corps et du Sang du Christ, loin de là. Ils sont le Corps même du Christ, qui a été vu, et son Sang même. “Car ma chair, dit-il, est une vraie
nourriture, et mon sang une vraie boisson”. Ils
sont le Corps et le Sang du Christ. Ils contribuent à former notre âme et notre
corps. Ils ne se consument pas, ils ne s'altèrent
pas, ils ne sont pas évacués, mais ils
fondent et sustentent notre être. Ils sont la purification de toute souillure.
Quand bien même le Christ recevrait de nous un or altéré, Il le purifie au feu
du jugement, pour que nous ne soyons pas condamnés avec le monde dans le siècle
à venir. Purifiés par Lui, nous sommes
unis au Corps du Christ et à son Esprit, et nous devenons Corps du Christ. Ce
pain est les prémices du pain futur, le pain épiousios. Le pain épiousios
signifie ou bien le pain futur, c'est-a-dire le pain du siècle à
venir, ou bien le pain que nous recevons pour sustenter notre être. La chair du
Seigneur est esprit vivifiant, car Elle a été conçue de l'Esprit vivifiant. Ce
qui est né de l'Esprit est esprit. Et
je ne dis pas cela pour supprimer la nature du corps, mais parce que je veux
montrer ce qu'il y a en lui de vivifiant et de divin. Le pain et le vin sont
donc appelés les figures des choses à
venir, non parce qu'ils ne seraient pas vraiment le Corps et le Sang du Christ,
mais parce que maintenant c'est par eux que nous communions a la Divinité du
Christ, et qu’alors nous serons unis à elle par la seule vision de
l’intelligence"
Il est écrit dans le Gérontikon :
“Jean de Bostres, homme saint et qui avait pouvoir sur les esprits impurs,
interrogea des démons qui habitaient des jeunes filles agitées de transport et
qu’ils malmenaient. Il leur dit : “Que craignez-vous des chrétiens?”
Ceux-ci répondirent : “Vous avez en vérité trois grandes choses. L’une, ce
que vous portez à votre cou. L’autre, ce par quoi nous sommes lavés dans
l’Église. Et l’autre, ce que vous mangez dans l’Assemblée. Et comme il leur
demandait encore laquelle de ces trois choses ils craignaient le plus ils
répondirent : “Si vous gardiez bien ce que vous recevez quand vous
communiez, nul d’entre nous ne pourrait nuire à un chrétien”. C’est là ce
que les ennemis craignent plus que tout le reste : la Croix, le Baptême et
la Communion!!!.
Référence :
La
Philocalie. Tome II .Desclée de Brouwer.(1995)