Saturday, June 29, 2019

De La Sainte Communion.
Saints Calliste et Ignace Xanthopouloi.


 “Car ma chair est une véritable nourriture,
 et mon sang une véritable boisson”.(Jn6: 55)

Rien ne concourt et ne contribue en nous à la purification de l’âme, à l'illumination de l'intelligence, à la sanctification du corps, à la transfiguration de l'une et de l'autre dans le divin, à l'immortalité, et, bien sûr, au rejet des passions et des démons, ou plus exactement à l'union, à la conjonction divine et surnaturelle qui nous ouvre à Dieu, comme de recevoir d'un cœur pur et prêt la continuelle communion des saints mystères immortels que rien ne souille et qui donnent la vie, nous voulons parler du précieux Corps et du précieux Sang de notre Seigneur, de notre Dieu, de notre Sauveur Jésus.
Non seulement la chose est claire de par ce qu'en disent les saints, mais elle est encore plus claire de par les paroles de la Vie elle-même et de la Vérité elle-même, Car Il dit : "Je suis le pain de la vie"(Jn6 : 35). Et : "Tel est le pain qui descend du ciel, pour qu'on le mange et ne meure pas. Je suis le pain vivant qui descend du ciel. Qui mangera de ce pain vivra dans l’éternité." Et : "Le pain que je donnerai, c'est ma chair. Je la donnerai pour la vie du monde". Et: "Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l'Homme, si vous ne buvez pas son sang, vous n'avez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle." Et encore: "Car ma chair est une véritable nourriture, et mon sang une véritable boisson. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi en lui. De même que le Père, le Vivant, m'a envoyé, de même Je vis par le Père. Et celui qui Me mange, lui aussi vivra par Moi. Tel est le pain qui descend du ciel." (Jn6 : 52-59)
Paul qui portait le Christ dit également ceci : "Frères, j'ai reçu du Seigneur ce que je vous ai transmis. Le Seigneur Jésus, dans la nuit ou Il fut livré, prit du pain, rendit grâce, le rompit et dit : “Prenez, mangez, ceci est mon corps rompu pour vous. Faites ceci en mémoire de moi”. De même, après le repas, Il prit la coupe et dit : “Cette coupe est la nouvelle alliance en Mon sang. Chaque fois que vous en boirez, faites ceci en mémoire de Moi. Car chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur jusqu'a ce qu'Il vienne”. C'est pourquoi celui qui mangera ce pain ou qui boira la coupe du Seigneur indignement, aura à répondre du corps et du sang du Seigneur. Que tout homme s'éprouve lui-même, et qu'alors il mange du pain et boive de la coupe. Car celui qui mange et boit indignement, sans discerner le corps du Seigneur, mange et boit un jugement contre lui-même. C'est pour cela qu'il y a parmi vous beaucoup de malades et d'infirmes, et que certains sont morts. Si nous nous jugions nous-mêmes, nous ne serions pas jugés. Mais quand nous sommes jugés, nous sommes châtiés par le Seigneur, pour n’être pas condamnés avec le monde” (1Cor11 : 31)

“Prenez, mangez, ceci est 
mon corps rompu pour vous
Saint Jean Chrysostome écrit : "Il nous faut apprendre ce qu'est le miracle du sacrement, pourquoi il nous a été donne, et à quoi cela sert. Que les inities suivent ces paroles: Nous sommes un seul corps, les membres de la chair et des os de notre Seigneur Jésus Christ. Pour que non seulement nous devenions le Corps du Christ dans l'amour, mais pour que nous soyons unis à cette chair par l'acte même, celui-ci passe par la nourriture que le Seigneur nous a donné, voulant nous montrer le désir qu'Il a de nous. Il s'est uni à nous, Il a formé en nous Son Corps, pour que nous soyons un comme le corps est lié à la tête : ce qui est le propre de ceux qui ont un grand désir, Job l'avait laissé pressentir quand il parlait des serviteurs qui désiraient au plus haut point être comme lui, car, pour montrer leur désir, ils disaient : “Qui nous donnera de nous rassasier de sa chair?”, Or, c'est là ce qu'a fait le Christ, en nous confiant de plus grandes choses pour l'amour de nous. Il a montré quel était Son désir pour nous. Il ne s'est pas seulement donné à voir à ceux qui le désiraient, mais à toucher, à manger, Il leur a donné d'entrer dans Sa chair, de s'unir à elle, de combler tout désir."
Et encore: "Ceux qui communient au très saint Corps et au Sang précieux sont avec les Anges, les Archanges et les Puissances d’en-haut. Ils s’entourent du vêtement royal, du vêtement même du Christ. Ils ont les armes spirituelles. Mais ils n'ont encore rien dit. Car ils ont revêtu le Roi Lui-même. Ce mystère est grand, terrible et merveilleux!. Si tu es allé vers lui avec pureté, tu as trouvé le salut, mais si tu es allé avec une conscience mauvaise, tu encours la damnation et le châtiment. Car celui qui mange et boit indignement le Corps et le Sang du Seigneur mange et boit son propre jugement. Si, en effet, ceux qui souillent la pourpre royale sont condamnés comme ceux qui la déchirent, il est bien naturel que ceux qui, d'un esprit impur, reçoivent le Corps, subissent le même châtiment que ceux qui L'ont déchiré par les clous. Considère combien est terrible la condamnation que nous montre Paul quand il dit : “Si quelqu'un rejette la loi de Moise, il est mis à mort impitoyablement sur la déposition de deux ou trois témoins. D'un châtiment combien plus grave, ne pensez-vous pas, sera passible celui qui aura foulé aux pieds le Fils de Dieu et tenu pour profane le sang de l’alliance dans lequel il a être sanctifié?. Quand donc nous communions au Corps et quand nous goûtons au Sang, il va de soi que nous goûtons à Celui qui est en-haut, qui est adoré par les Anges, qui est proche de la Puissance la plus pure. Hélas ! Que de voies nous mènent au salut ! Il a fait de nous Son propre Corps, Il nous a transmis son propre Corps, et rien ne nous détourne du mal ! Ô la dureté ! Ô l'insensibilité !"
Sainte Marie l'Egyptienne recevant 
les Saints Mystères avant sa mort.
Et encore: "Un admirable vieillard m'a montré une chose qu'il lui avait été donné de voir et d'entendre : Ceux qui sont sur le point de partir d'ici, s'il leur arrive de communier au sacrement d'une conscience pure au moment ou ils vont mourir, les Anges les accompagnent dans leur communion, et ils les emportent".
Et le divin Jean Damascène : "Des lors que nous sommes doubles et composés, il faut que notre naissance aussi soit double. De même, il faut que la nourriture soit composée, Donc la naissance nous est donnée par l'eau et l'Esprit. Et la nourriture, c'est le pain de la vie, c'est notre Seigneur Jésus Christ descendu du ciel. De même que, dans le baptême, les hommes ayant coutume de se laver d'eau et de s'oindre d'huile, Il a uni à l'huile et à l'eau la grâce de l'Esprit et a fait de cette union le bain d’une nouvelle naissance, de même, les hommes ayant coutume de manger du pain, de boire de l'eau et du vin, Il a uni à ces choses Sa Divinité et Il a fait d'elles Son Corps et Son Sang, pour qu'à travers ce qui nous est habituel et naturel, nous parvenions à ce qui dépasse la nature. Le corps né de la sainte Vierge est vraiment un corps uni à la Divinité, non parce que ce corps qu'Il a pris descend du ciel, mais parce que ce pain et ce vin deviennent le Corps et le Sang de Dieu. Si tu demandes comment cela peut se faire, qu'il te suffise d'entendre que c'est la l'œuvre de l'Esprit Saint, comme c'est de la Mère de Dieu et par l'Esprit Saint qu'en lui le Seigneur a pris de lui-même la chair. Et nous ne savons rien de plus, sinon que le Verbe de Dieu est vrai, actif, tout-puissant, mais la manière dont Il a été conçu est insondable. Il mène donc ceux qui communient dignement dans la foi à l'absolution des péchés, à la vie éternelle et à la garde de l’âme et du corps. Mais ceux qui le reçoivent indignement, dans l'infidélité, Il les mène à la damnation et au châtiment. C'est là comme la mort du Seigneur.
"Et le pain et le vin ne sont pas des figures du Corps et du Sang du Christ, loin de là. Ils sont le Corps même du Christ, qui a été vu, et son Sang même. “Car ma chair, dit-il, est une vraie nourriture, et mon sang une vraie boisson”. Ils sont le Corps et le Sang du Christ. Ils contribuent à former notre âme et notre corps. Ils ne se consument pas, ils ne s'altèrent pas, ils ne sont pas évacués, mais ils fondent et sustentent notre être. Ils sont la purification de toute souillure. Quand bien même le Christ recevrait de nous un or altéré, Il le purifie au feu du jugement, pour que nous ne soyons pas condamnés avec le monde dans le siècle à venir. Purifiés par Lui, nous sommes unis au Corps du Christ et à son Esprit, et nous devenons Corps du Christ. Ce pain est les prémices du pain futur, le pain épiousios. Le pain épiousios signifie ou bien le pain futur, c'est-a-dire le pain du siècle à venir, ou bien le pain que nous recevons pour sustenter notre être. La chair du Seigneur est esprit vivifiant, car Elle a été conçue de l'Esprit vivifiant. Ce qui est né de l'Esprit est esprit. Et je ne dis pas cela pour supprimer la nature du corps, mais parce que je veux montrer ce qu'il y a en lui de vivifiant et de divin. Le pain et le vin sont donc appelés les figures des choses à venir, non parce qu'ils ne seraient pas vraiment le Corps et le Sang du Christ, mais parce que maintenant c'est par eux que nous communions a la Divinité du Christ, et qu’alors nous serons unis à elle par la seule vision de l’intelligence"
Il est écrit dans le Gérontikon : “Jean de Bostres, homme saint et qui avait pouvoir sur les esprits impurs, interrogea des démons qui habitaient des jeunes filles agitées de transport et qu’ils malmenaient. Il leur dit : “Que craignez-vous des chrétiens?” Ceux-ci répondirent : “Vous avez en vérité trois grandes choses. L’une, ce que vous portez à votre cou. L’autre, ce par quoi nous sommes lavés dans l’Église. Et l’autre, ce que vous mangez dans l’Assemblée. Et comme il leur demandait encore laquelle de ces trois choses ils craignaient le plus ils répondirent : “Si vous gardiez bien ce que vous recevez quand vous communiez, nul d’entre nous ne pourrait nuire à un chrétien”. C’est là ce que les ennemis craignent plus que tout le reste : la Croix, le Baptême et la Communion!!!.


  
Référence :
La Philocalie. Tome II .Desclée de Brouwer.(1995)