Saturday, May 12, 2018

Quelle est la différence entre la douceur et l’humilité.?!...
Mère Mariam Zacca.


Le Seigneur a dit : “Apprenez de moi car je suis doux et humble de cœur ”.
La douceur est un des dons que l’Esprit Saint accorde à l’homme à sa naissance…Certains Pères de l’Église considèrent que la douceur est accordée à des personnes choisies par Dieu et qu’Il connaît depuis qu’ils sont dans le ventre de leurs mères : « Du sein de ta mère je t’ai connu ». Le Seigneur connaît l’homme depuis qu’il se trouve dans les entrailles de sa mère et Il peut le choisir pour en faire un vase d’élection, Il lui accorde de nombreux dons spirituels pour qu’il puisse les développer dans ce monde en prenant le Christ comme modèle.
        J’ai connu quelqu’un qui avait 6 frères et une sœur. Il était de constitution frêle, son visage était rayonnant, il aimait garder le silence et faisait tout ce que ses frères lui demandaient…Un jour il est tombé malade et avait une très forte fièvre…Il a eu soif et a demandé un verre d’eau à sa mère qui lui a répondu : « tout de suite mon enfant, je vais à la cuisine t’apporter de l’eau ». Mais en se rendant à la cuisine on a frappé à la porte, elle a ouvert et c’était la voisine qui demandait des nouvelles de son fils…et pendant qu’elle conversait voici qu’une autre voisine arrive pour la même raison, et ainsi elles ont entamé une conversation ensemble. Un premier quart d’heure passe, puis un deuxième, et pendant ce temps pas un seul mot est sorti de la bouche de l’enfant malade pour rappeler à sa mère sa soif intense et sa bouche toute sèche. Il a commencé à verser des larmes et il s’est mis à lécher ses larmes afin d’humidifier sa langue. Il a alors un peu toussoté à cause du goût à la fois acide et salé des larmes. La maman s’est alors rappelée de lui et elle est venue en courant…elle est venue avec l’eau et s’est penchée sur le lit en criant : « Pardonne-moi mon enfant »…et elle embrassait son front, ses yeux, ses joues, ses main, ses pieds en criant : « Pardonne-moi O Jésus »…  « Pardonne-moi O Mère de Dieu…Est-ce que tu aurais laissé seul ton Fils Jésus s’Il était tombé malade comme je l’ai fait moi? »…Et devant son fils silencieux mais l’implorant de ne pas s’accuser comme elle le fait, elle cria se promettant de ne pas boire une seule goutte d’eau durant une semaine même si sa gorge devenait complètement sèche
Cet incident est un exemple de douceur pour le fils et d’humilité pour la mère qui s’est promise de ne pas boire de l’eau une semaine durant pour ramener à la raison son esprit qui a préféré s’égarer dans le bavardage au lieu d’être au service des autres.
La douceur de l’enfant malade était manifeste par le fait que l’enfant a patienté lorsqu’il a été oublié et qu’il ne s’est pas mis en colère contre sa maman…et l’humilité de la mère s’est manifestée en reconnaissant sa faute devant son fils et le Seigneur lui demandant pardon pour sa négligence et en imposant une sanction à elle-même.
C’est pourquoi et pour les personnes que nous côtoyons nous devons
« Heureux les pauvres de cœur, 
car le royaume des Cieux est à eux."(Mt 5:3) 
accepter…nous devons accepter ce que les autres nous font sans polémiquer, critiquer ou crier…nous devons apprendre à garder le silence, à patienter, à consoler celui qui nous oublie sans lui faire des reproches et à demander pardon à celui à qui nous aurions fait des torts.
La douceur est un don de Dieu, c’est un talent divin que nous pouvons acquérir en exerçant notre colère contre soi-même (c’est-à-dire contre notre pêché), en renonçant à notre volonté propre, en demandant pardon, en supportant les offenses à l’exemple du Christ car nous sommes demandeurs de Son amour entier afin de Lui ressembler, aussi bien dans Sa vie que dans la mise en pratique de Son enseignement.
L’homme de foi, de prière, qui veut se repentir… sait qu’il ne possède rien en propre et que tout ce qui est bon procède du Seigneur Jésus-Christ.
Est-ce que nous allons conserver notre fidélité au Seigneur ne demandant rien pour nous-mêmes car Lui seul sait ce qui convient à notre salut ?. Saurons-nous comme la femme atteinte d’un flux de sang tendre notre main afin de toucher la frange de Son vêtement afin qu’Il nous délivre de notre égoïsme… et des conséquences de notre état déchu ?. Voulons-nous réellement être sauvés non pas par nos capacités intellectuelles, nos forces ou avec ce que nous possédons, mais par Sa Parole à Lui, le Christ Dieu devenu homme pour nous par amour, miséricorde et bienveillance afin qu’avec contrition de notre âme nous disions ; « Ce n’est pas moi qui vis mais c’est le Christ qui vit en moi?. »  Alors nous nous revêtons du  Christ aujourd’hui et jusqu’à la fin de notre vie.
A Lui la louange et la gloire. Amen


Mère Mariam (Zakka). Higoumène du monastère Saint-Jean Baptiste-Douma- Liban. 
Traduit de l'origine et publié par le site Orthodoxie à la Réunion.