Saturday, January 28, 2017

Père Sophrony et moi.

Par Mère Mariam.

   St Basil le Grand a dit : «La grandeur de l’homme reste au fait qu’il est un être ordonné de devenir Dieu».

   Introduction

   Mon histoire avec Père Sophrony est le travail du Saint Esprit dans l’humanité en chute… C’est le savoir percevoir et observer le mouvement de l’esprit dans l’homme et le transporter du péché à la santé, du monde matériel au monde spirituel, de la mort à la vie…
   Ainsi est le début de ma connaissance du grand  Père Sophrony, le Staretz russe, qui a quitté la terre de ses pères et de ses ancêtres pour la terre que Dieu lui a fait montrer… Du sol de la Russie, le pays vaste autant que le ciel et la terre, vers la sainte montagne Athos…
   Passant par Paris- France, il a fréquenté les jardins de la Tuilerie- ses expos artistiques, ses gens languissants vers des horizons dévorés par la civilisation du matérialisme, ses salons bourgeois de culture… Puis après, il débarqua au mont verdoyant de la Mère de Dieu, à ses rochers rasés, ses caves érodées par l’humidité… Ses monastères étendus témoignant que le Seigneur est encore adoré et loué par l’esprit et la vérité, dans un temps plein de guerres, de révolutions et d’hérésies religieuses… Dans un temps où l’homme laissa Dieu et proclama qu’Il était mort…
   Père Sophrony quitta le monde de la matière pour s’enfoncer au Mont Athos dans le monde de Dieu par l’intercession de la Mère de Dieu, la Dame du Mont Athos, la Dame de sa vie encore et encore…
   Devenu moine au monastère de St. Pandeleimon… Après la mort de son père spirituel, le Staretz Silouane, il se retira pour la vie ascétique à l’ermitage de la Sainte Trinité au monastère de St. Paul…
   Tout ce que faisait Père Sophrony était d’un esprit grandiose… C’était le même esprit qui agissait dans les Saints de la Russie, le pays aux vastes étendues et aux lointains confins…
   C’est l’esprit des Saints de Kiev, aux dures luttes ascétiques surnaturelles à l’homme qui ont fait de leurs reliques une source de guérison pour des centaines qui la demandent… Des bénédictions de Saint Serge de Radonej, le plus aimé du peuple russe et son protecteur, le fondateur de ses monastères et de son ascétisme orthodoxe… Des luttes de pénitence de Saint Séraphim de Sarov agenouillé sur un rocher mille jours, implorant Dieu duquel il s’est éloigné pour réacquérir la grâce du Saint Esprit et la communiquer à son cher Motovilov et aux vierges - les moniales de son monastère…
   Le cœur de Père Sophrony était ardent, enflammé par la foi de Père Jean Kronstadt, de Théophane le Recluse et par la littérature de Dostoïovsky… Par la spiritualité des pères du désert d’Egypte qui sont devenus ses contemporains dans son ermitage à la sainte montagne, les ayant  rencontré par le Saint Esprit qui habite tout corps et âme désirant le salut au sein de l’Eglise Orthodoxe, cette spiritualité incarnée par les pauvres, les déplacés et les malades de la Russie, sa patrie et du Mont Athos son second pays!...


   Le début du chemin

    C’était un jour d’automne 1986, j’avais pris le train de Victoria Station à Londres vers Maldon… J’étais assise à côté de la fenêtre… Je dois être proche de la nature… Je dois voir… Etre loin, ce n’est pas ma nature…
   Un simple train qui traverse les espaces pour arriver à ma destination - Gare de Calvedon… J’ai fermé les yeux… Tous les poètes anglais, les écrivains… Et les scènes passent lentement et parfois violement à l’intérieur de ma tête et de mes pensées, la boîte de mes souvenirs… C’était la première fois que je traversais «the English country side alone»…
   Tout était en vert… Mais le vent du Nord soufflait gentiment et les paysages passaient sans faire du bruit!!!.
   Encore et encore, c’est la solitude de la nature, de l’âme, de l’être humain dans ce monde…
   Je ne voulais pas accepter d’aller plus loin dans mes rêves et reflections, pour ne pas tomber dans les abîmes…
   Pense à qui tu va rencontrer… Père Sophrony… L’écrivain de «Sa vie est la Mienne»…Ma main plongée dans mon cartable… Le livre est devant moi… Le Christ dans Sa Gloire… en Blanc, dans la Lumière…
   Je suis venue ici pour rencontrer l’auteur du livre, pour prendre la permission de le traduire en Arabe… On m’a dit, c’est un moine russe, âgé et très bien connu dans les lieux monastiques mais qui ne rencontre personne…
   Ouf!... Pourquoi est-il difficile d’arriver aux gens?! de l’église?!... Avec le Christ c’était plus facile!!!.
   Un stop  et le train recommence; et le souffle du cœur commence à changer… Pourquoi?  «Vous êtes arrivée à votre destination!!! »
   Destination… Destin!!. Lui… nous… «Sa vie est la mienne». Je regarde autour de moi… Quelqu’un m’attendait… un moine… «Bénissez !»… «Bonjour»… Je souris… Il sourit en prenant ma petite valise… Oh! Comme les arbres sont hauts et le lieu austère… Enfin… c’est l’automne…
   «Nous sommes arrivés… C’est le monastère»…
   Je me tiens debout derrière une table comme dans les conférences; à ma gauche les sœurs, puis notre table au milieu et à la droite les frères… La Sainte Trinité derrière nous peinte sur le mur et le Christ en Gloire devant nous… Les arbres verts dehors attendent… Hauts, immenses, mêmes les troncs ici sont verts; ici il n’y a pas beaucoup de soleil comme chez nous!!!...
   Il entre… Tous l’attendaient… C’est le Père Sophrony… «Lumière de Lumière»… à côté… un moine, jeune si on compare les deux âges… de haute taille, grandes épaules, tête levée vers l’autre, tout autre… C’est l’Higoumen… C’est Père Kyrill… Père Sophrony s’appuie sur son bras; il porte le tout.   
   Père Sophrony l'a regardé… «Qui est-ce?!»…
   «L’envoyée de Monseigneur Khodr, de l’Antioche»…
   Il marche vers moi; Il me regarde; Il m’examine… Je me suis avancée… J’ai fait une petite métanie pour prendre la bénédiction… Il me l’a donnée… Un grand silence règne… Tous attendaient… Je lève le corps et la tête… Il prend la chaise avec une main forte: «Asseyez- vous»… J’obéi… moi, le rien de rien est tellement prise en respect par un si grand homme…
   La voilà!!!... Enfin je suis arrivée à la destination!!! Mon destin est devant moi!!!.
   Et le nouveau chapitre commence d’être écrit avec le doigt du Christ par le Saint Esprit au Monastère St. Jean Baptiste à Essex.



Voir Dieu tel qu’Il est

La grande icône de la Mère de Dieu: 
Père Sophrony avec sa soeur Marie.
   «Voir Dieu tel qu’Il est»… Mon autobiographie spirituelle… Je l’ai écrite à l’âge de quatre vingt quatre ans… Tu vas la traduire»!...
   Devant lui on ne parle pas, on ne parle plus!!! Il dirige la conversation!!! Il parle avec l’autorité qui vient d’en haut!!! Tout a été donné à lui par le Saint Esprit, qui souffle où il veut et qui m’a conduit chez ce grand «Staretz Russe»…
   Nous sommes assis, nous trois, dans le petit bureau sombre, plein de tables et de chaises anglaises… Il m’a mit à sa droite et le Père Kyrill à sa gauche… Devant moi, face à face, l’immense icône de la Mère de Dieu… La plus grande icône d’Elle que j’ai jamais vue… Elle était là, toute présente; qui protège tous, et donne à tous le salut par Son Fils, le Dieu Jésus Christ…
   Père Sophrony commença à parler… La demi-heure qu’il m’a accordé comme entretien est devenue une heure et demi… Il a tout dit… De la création de l’homme au Paradis jusqu’ à l’horrible chute d’Adam, et ses larmes et lamentations avec Saint Silouane, son père spirituel et son guide vers la vraie vie monastique…
   J’ai tout avalé!. Ce qu’il a dit, sans rien dire, sans bouger, sans penser… Et même Père Kyrill a fermé les yeux pour entendre!!! Les vrais moines ne parlent pas dans la présence de leur père spirituel… Il parlait et nous deux, nous écoutâmes!!!.
   «Parle, Seigneur, ton servant écoute» (1 Samuel 3,9).
   J’ai bien écouté «La voix»; j’ai entendu dans mon cœur, le souffle du Saint Esprit, provenant de Père Sophrony…
   Après le thé anglais traditionnel, j’ai pris le livre «Voir Dieu tel qu’Il est» en Français… J’ai hésité devant cette grande œuvre… «C’est difficile pour moi!!!»… Il sourit avec des larmes dans ses yeux bleu vert… «Je vais prier pour vous, et vous allez traduire»… « Bénissez!!»…
   Le lendemain j’avais lu la plupart du livre et l’après-midi j’ai retourné au même lieu, au bureau… Père Sophrony m’attendait… Je souris gentiment… Je ne voulais pas briser le souffle qu’il m’avait donné par ses prières et j’ai dit à voix base… «Je le ferai par vos Saintes Prières»… Un  grand silence domina, puis il dit aussi à voix base: «Je vous ai attendu trente ans pour traduire mes livres en langue Arabe»… Silence… 
   «Maintenant on va prier ensemble»…Il se leva, regarda ailleurs et je suivis… Je m’agenouillai devant la plus grande Bible que j’avais jamais vue dans ma vie; Il mit le «petrachilion» vert, sur ma tête… et avec une voix qui sortait de très, très loin… Il souffla des prières sur ma tête, sur moi, en Slavon et j’avais accepté… J’avais obéi sans comprendre… Mais le sacerdoce de l’Eglise Orthodoxe, Une, Sainte, Catholique et Apostolique, parlait en lui… Et moi en levant la tête vers la Mère de Dieu je répondis: «Je suis la servante du Seigneur. Que tout se passe pour moi comme tu l’as dit!» (Luc 1,38)…



   Le Verbe et L’Homme

    «Au commencement était le Verbe, et le Verbe était Dieu» (Jean 1 :1). C’est le premier enseignement; le second: «aimez vos ennemis» (Matthieu 5 :44)… Ce sont les paroles les plus importantes dans l’évangile… Nous sommes crées à l’image et  à la ressemblance de Dieu, du Christ Dieu»…
   Comment faire?!... Suivre les commandements... «Mot à mot»… et je continue la marche… C’est une longue marche; la plus longue et la plus étroite… La croix est devant moi puis la Résurrection!!!.
   «N’ayez pas peur»… silence, «Ne craint à rien»… Mm!... Il a même lu mes pensées, mon esprit, encore et encore… «Dites… comment dites-vous «Noûs»* en Arabe?»… C’était le dernier moment avant le départ… «Al zzihn»… Il  plongea dans la connaissance, dans le «Savoir» d’une langue qu’il ne lisait pas, qu’il ne connaissait pas… Mais je le regardai… Il était ailleurs, loin, très loin, dans les ténèbres lumineuses de la «Connaissance» de Dieu; avec Dieu…
   Nous marchâmes lentement vers la dernière «gare», avant de partir, de dire «A Dieu»…
   «Tu reviendras l’automne prochain, avec le livre traduit en Arabe»… Silence… «Et je le vérifierai, le lirai»… Et il rie… J’acceptai tout, Tout ce qu’il dit… Je commençais à accepter… «Asseyez-vous»… Nous étions dans la petite chambre à l’entrée… La photo traditionnelle devant les livres… Je regardai autour de moi et je choisis une chaise… «Pourquoi ici?»… Je répondis «Il ne faut jamais s’asseoir contre «La Lumière»… «Bravo»…
   Et l’année s’écoula avec des attaques, des épreuves difficiles et même très difficiles parfois… Je lui téléphonai, écriai, pour prendre du courage et du souffle pour pouvoir continuer…
   L’automne 1987 arriva… Je couru pour rester au monastère quinze jours… Et je lui racontai… J'eu tout dit à Père Sophrony… «Ils n’ont pas cru que vous m’avez vue ou que vous m’avez donné «Voir Dieu tel qu’Il est» pour traduire»…
   «L’orgueil est l’ennemi de Dieu… Dieu lui-même dit: «Apprenez de moi car je suis doux et humble de cœur» (Mathieu 11,29)
   Il a lu le texte arabe avant de l’imprimer, avec ses mains et la profondeur de son âme… Qui pourrait croire?!... Encore et encore tout reste très difficile pour moi avec lui… Il est très exigent… Mais j’acceptai…
   Ma liberté personnelle intérieure a changé… Je ne suis plus maître de moi-même… C’est Lui, l’Absolu qui me guide, à travers Père Sophrony…
   «On doit aller plus haut»… Je levai la tête… Toujours la Mère de Dieu est là… Grande, immense comme le ciel… «Oui… Bénissez».
   Dix jours de jeune et de prière avec Père Sophrony…
   «Moi, moniale?»… «Oui»…
   «Chez vous?»… «Non… Vous devez aller porter le fardeau de votre pays, de votre peuple»…
   Et il commença à parler de la vie monastique… «La science monastique commence par la lutte contre les passions»…
   «La lutte avec l’orgueil est en effet la dernière étape sur le chemin qui mène à l’impassibilité. L’ascète est tout d’abord aux prises avec les passions grossières de la chair, puis avec l’irascibilité, enfin avec l’orgueil: ce dernier combat est sans doute le plus pénible. Une longue expérience montre à l’ascète que l’orgueil fait perdre la grâce : c’est pourquoi, dès qu’il le voit poindre, il descend consciemment en enfer et paralyse ainsi tout mouvement passionnel» (Parole à la Communauté № 50 : p 13).
   «Comment ça se fait «Yéronda»?... «Par le Silence du Cœur»…


   St Silouane

Père Sophrony avec Mère Mariam, Père Thomas
 et Archimandrite Kyrill
    Six mois passèrent… Nous sommes en 1989… J’étais au monastère, j’étais derrière le bureau, au deuxième étage, dans la Bibliothèque… Seule, oui seule la plupart du temps… J’avais bien assisté aux services de l’église… Le temps était long… le temps était court… «La vie et les enseignements de St. Silouane»… Le nouveau livre à traduire…
   Père Sophrony avait prié pour moi et je traduisais… La traduction de cette œuvre était plus facile… Il était ici, au monastère et j’étais portée par ses prières, son attention, son amour qui régnait sur l’atmosphère du lieu, sur ses moines, moniales et pour tout autre visiteur… Et je suis restée au monastère six mois.
   Il m’initia à la vie monastique…
   Les Samedi après-midi couronnaient le travail de la semaine… On se rencontrait au même bureau… Il me parlait de l’être humain au Paradis, de la chute, et de sa déification, de la vie monastique et de son Staretz Silouane… J’avais toujours essayé de ne rien dire, mais d’avaler tout ce qu’il disait… J’avais toujours le sentiment que j’étais devant un très grand maître de l’être humain, qui connaissait toutes les ruelles étroites du cœur, de l’âme et de l’esprit…
   J’ai bien entendu et j’ai attendu… Il a changé les chemins de ma vie… Et la veille de la Transfiguration (5 Août) il m’a conféré le petit schème monastique, ainsi qu’au Père Thomas le 6 Août, soir de la Transfiguration… Père Thomas était venu pour quarante jours…
   Nous étions là pour apprendre, pour la vie!!! «Apprenez de moi car je suis doux et humble du cœur, et vous trouverez le repos de vos âmes» (Matthieu 11, 29).
   Sa présence régnait dans le monastère… Il était partout présent, même quand il était à sa skite à «Amber Gate»… Il était et il reste là, très présent… Tout le monde voulait lui parler… l’entendre, prendre un mot de vie de sa bouche… Et lui demander de la Divinité, de l’Absolu, de La Sainte Trinité, de son Staretz Silouane, son maître, son «Père Spirituel»... De la chute d’Adam, de leurs propres expériences dans le monde en chute… Il demandait et La Lumière lui était accordée!!!.
   Toute sa vie, son existence tournait autour du Créateur… Du Christ Dieu, doux et humble du cœur… De l’homme à l’image de l’Absolu… De Dieu… De Dieu Hypostase et de l’homme Hypostatique…
   «Comment arriver à tout ça?!»…
   «Par le repentir»… «C’est le cri de «notre» Précurseur, de Saint Jean Baptiste… et c’est le cri du Christ et c’est le cri de toute âme touchée par Lui»…
   «Je vous donne ce que j’ai: Monastère de St. Jean Baptiste…»     
   «Quant au salut, comme je le répète toujours, il commence par de tout petits actes d’obéissance, de repentir, d’humilité, d’abstinence.
Père Sophrony avec Mère Mariam
tenant la version Arabe de "St. Silouane".
   Dans notre vie ascétique, nous devons apprendre par expérience comment se manifeste le principe de l’hypostase (de la personne) dans l’homme, quelles sont ses réactions à tout ce qui se passe autour de lui et à ce qui lui arrive, par lesquelles de ses paroles nous pouvons nous rendre compte si nous rapprochons, dans notre manière de penser, de la forme hypostatique de l’être, de la forme propre au principe de la personne de l’hypostase» (Parole à la Communauté № 12 p.8-9) Et il continue…
   «Silouane priait pour que le Seigneur illumine tous les peuples, chaque homme, par le Saint Esprit »… C’est dans ce mouvement de l’âme- mouvement pleinement naturel- que s’inscrit notre ascèse orthodoxe. Dans cet écrit de notre bienheureux Père Silouane, nous voyons comment se manifeste la personne» (Ibid).
   1990… Le Monastère de St. Jean Baptiste ainsi que le Monastère St. Silouane l’Athonite, Douma Liban, étaient fondés par la bénédiction de Monseigneur Georges Khodr et par les prières de Père Sophrony et de Père Elias Mourkos… Le petit noyau de la «Famille de la Sainte Trinité» a été semé et s’augmenta à travers les années…
   1992… Le livre de Saint Silouane apparut en Arabe; Je l’amenai à Père Sophrony; et il me l’a offert comme cadeau pour mon grand schème à la fête de Saint Silouane le 24 Septembre…avec l’icône de Saint Silouane… Il écrit sur le livre «Allez, faîtes de toutes les nations des disciples»… (Mat.28, 19) J’ai lu et j’ai pensé «C’est l’esprit de l’ADAM TOTAL».
   Et j’ai continué la traduction… «La Prière- expérience de l’Eternité»… «De Vie et d’Esprit»… Deux autres livres… Et plusieurs autres Mots… Et son esprit continue en nous… C’est l’esprit de la Totalité d’Adam.   


   Le Chemin de la Résurrection passe par la Croix Vivifiante

   «La puissance du mal dans le monde contemporain organisé, est si grande que malgré toute notre prière, malgré toute la tension de notre esprit, nous ne remportons pas de victoire sur cet «esprit », nous sommes écrasés par les souffrances qui viennent de l’extérieur sur nous (…) Mais nous ne désespérons pas…
   Il y a un état de l’esprit humain dans lequel on vit l’Adam total d’une manière naturelle en invoquant constamment le Nom de Dieu: «Seigneur Jésus Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi, pécheur»… A une telle prière personnelle que s’unit alors une prière de portée universelle, comme nous le voyons dans le cas de Séraphim de Sarov (…) Et si, en faisant l’expérience du Nom du Christ, nous sommes introduits dans ce monde qui souffre»… (Parole à  la Communauté № 15, p.9,10,11).
   Notre Seigneur et Sauveur, Créateur du Ciel et de la Terre a été cloué sur la Croix par des pécheurs pour les sauver… C’est la voie des Chrétiens… C’est la voie des moines et des moniales… C’est la voie de tout être humain qui aime Dieu et qui s’unit à Lui… Qui le suit dans sa vie dans ce monde…
   Et l’homme continue à souffrir en attendant la seconde venue du Christ dans Sa Gloire…
   «N’ayez pas peur»… «Le Christ est Ressuscité»…Père Sophrony cria ce grand salut en Arabe au téléphone, Pacques 1993… C’était la toute dernière fois que j’entendus sa voix, puis il passa de gloire en gloire suivant le chemin du Christ avec son Dieu et son Maître… Il a suivi le chemin des prophètes, des saint pères et des martyrs qui ont vécu la voie de la grande souffrance pour l’Adam total et le monde entier… Il a passé d’ici à l’au-delà… A La Lumière…
   Il a suivit l’étoile guide, étoile de l’Orient, étoile lumière :
   «Moi, Jésus, je suis l’étoile radieuse du matin» (Ap.22, 16).  Amen.

Moniale
+ Mère Mariam
Higoumène du Monastère
Saint Jean Baptiste
Douma - El Batroun
Liban

* Noûs...Esprit