Saint Silouane avec Saint Sophrony. |
Le père Serge (Chévitch) conservait ainsi
précieusement dans ses archives les copies que lui léguèrent certains des
destinataires. Il faut rappeler qu’à la paroisse des Trois Saints Hiérarques,
ainsi que dans les paroisses ou communautés qui en dépendaient directement, on
trouvait de nombreux correspondants directs de saint Silouane: le hiéromoine
Dimitri (Balfour), l’évêque Benjamin (Fedtchenkov), Nadia Soboleva (future
moniale Silouana), le hiéromoine Séraphin (Rodionov, futur métropolite de
Zurich),Vera Lavrova (future moniale Geneviève) et Vera Kiparissova
(future moniale Anne), Vera Orlova (future mère Théodosie), Kyrill Chévitch (le
futur archimandrite Serge)…
Ainsi fut retrouvée la copie de la lettre que le
starets avait envoyée à Vera Alexeevna Lavrova, plus tard tonsurée moniale
Geneviève par le père Sophrony à Sainte Geneviève des Bois, ainsi qu’à une
deuxième destinataire dont le nom était aussi Vera, Vera Vassilievna
Kiparissova, devenue par la suite moniale Anne. Celle-ci fut tonsurée
vraisemblablement par le père Serge et vécut à Vanves, rue Alexandre.
Vera Alexeeva Lavrova:
Mai 1937. La lettre que j’ai reçue de Père Silouane. En réponse à une
lettre de moi où je lui demandais de prier pour Vera Vas. Kiparissova et pour
moi.
Saint Silouane. |
Le Christ
est ressuscité!
Vera et Vera ! Que Dieu vous donne de
comprendre par l’Esprit Saint que l’âme de l’homme est la fiancée du Christ, et
le Christ, son fiancé; que vous pensiez jour et nuit à Son amour et à la
douceur de l’esprit du Christ et que vous ne pensiez jamais à des affaires
mondaines, même si elles sont nécessaires – acheter ou vendre quelque chose,
mais l’âme est si captivée par le Fiancé qu’elle pense à Lui jour et nuit.
Voila comment Il est, notre Seigneur ; et Il veut habiter nos âmes ; mais nous
pouvons Le perdre aussi à cause du manque d’expérience, mais l’âme languira
tellement après Lui, jour et nuit : où T’es Tu caché, ô mon (…[i]), loin de mon âme !
Tu vois, Seigneur, que mon âme languit après
Toi, comment [pourrais-je] ne pas Te chercher! Ton aspect paisible et doux a
attiré mon âme et mon cœur, et l’âme T’a aimé et j’ai perdu Ta grâce et je la
cherche depuis 44 ans et je ne la retrouve pas, mais l’âme cherche jour et nuit
et désire trouver. Vous vous souvenez de la parole du Seigneur: « Je suis
avec vous jusqu’à la fin des siècles. » Celui qui aime le seigneur,
celui-là prie volontiers jour et nuit sans se rassasier, c’est pourquoi mon âme
se souvient du Seigneur et désire vivre avec Lui. Le Seigneur ne se souvient
pas de nos péchés, mais Il pardonne dans Sa miséricorde et Son amour. Ah, si
les hommes avaient su quel Seigneur nous avons, alors combien tous les hommes
sur la terre seraient revenus vers Lui.!!.
Sainte montagne de l’Athos.
[i] Mot illisible ou omis
par la rédactrice.
Lettre de Saint Silouane à Vera Lavrova. |
Référence :
https://siluanathonitul.wordpress.com/