Saturday, August 17, 2019

Le Temps de l’Apocalypse.
Père Séraphin de Valaam.




Père Séraphin à la bibliothèque
 du monastère Saint Jean Baptiste
 - Douma - Liban.
Entre le 5-8 Août 2019, le monastère Saint Jean-Baptiste, Douma, Liban, a eu la bénédiction de recevoir, le Père Séraphin, disciple de Père Sophrony Sacharov, starets de Valaam, ancien ami de la communauté. À l’occasion, il a adressé une parole spirituelle, que nous avons la joie de la partager avec nos lecteurs.

L’Écriture Sainte nous dit qu’il y a un temps pour tout sous le soleil. Un temps pour parler, un temps pour être silencieux, un temps pour rire, un temps pour pleurer, un temps pour construire, et un temps pour détruire…
Je pense qu’il nous est donné maintenant le privilège de vivre le temps de la destruction totale, le temps de lApocalypse. Père Sophrony disait, il y a environs 30 ans de cela, que bien sûre nous ne savons pas quand la fin du monde va arriver, mais nous pouvons dire une chose de façon sûre absolument, que nous sommes déjà entré dans le temps, le processus de l’Apocalypse. Mais il ajoutait que ce n’est pas pour nous une raison de paniquer, d’avoir peur… Au contraire, il disait que  vivre les derniers temps, c’est un grand privilège!.

Le Christ dit dans l’Évangile de Saint Luke, après avoir décrit toutes les horreurs de la fin du monde, les guerres, les meurtres… Le Christ dit quand toutes ces choses commenceront à se passer, à se dérouler, redressez-vous et relevez vos têtes car votre délivrance approche. Donc, tous ce que nous vivons maintenant c’est pour nous une source et une raison d’inspiration ardente.
Pour avoir cette inspiration ardente, c-à-d l’inspiration du feu de l’Esprit Saint dans le cœur,  il faut nous efforcer par la prière de comprendre profondément les processus de cette Apocalypse, de comprendre ce qui est entrain de se passer…
Je reviens à ce par quoi j’ai commencé. Il y a un temps pour tout. Un temps pour parler, un temps pour être silencieux, un temps pour rire, et un temps pour pleurer… et ma conviction profonde que c’est le temps vraiment du silence profond, et le temps des pleurs profonds du cœur.
Maintenant dans le monde, il y a trop de paroles, profusion de paroles, informations de toute sorte. Pour les Chrétiens et d’autant plus pour les moines, notre œuvre spirituel c’est de nous concentrer dans le cœur profond et dans les pleurs du cœur profond. Dans le silence de cette compassion, comme la Mère de Dieu au pied de la croix.  De recouvrir, de voire dans notre prière compatissante de nos larmes toute cette douleur et souffrance du monde.
Archimandrite Thomas, Père Séraphin,
et Mère Mariam devant l'ancienne Église
 (5ème siècle)du monastère Saint Jean Baptiste
Douma - Liban.
L’ascèse des moines du vingt-et-unième siècle, c’est l’ascèse de l’amour crucifié, des larmes, de la miséricorde, et de la compassion. Nous sommes tous affaiblis et malades, et Dieu ne nous donne pas la force ni pour le jeune, ni pour les vigiles, ni pour toutes les œuvres ascétiques des Pères des premiers temps.
Quoi faire?. Comment nous  sauver?. Les œuvres de l’amour crucifié sont accessibles à nous. Le sacrifice de l’amour, le service de l’amour, et dans les petites choses et dans les grandes choses, envers tous les hommes, sans distinction.
Dans l’Apocalypse il est dit que le temps viendra où le pouvoir sera donné à la bête de tuer les saints. Nous vivons ces temps. Donc comme dit l’Apocalypse à nouveau, notre œuvre ascétique essentielle, la seule à notre époque, c’est de garder la patience, et la foi des saints. Et j’ajoute de ma propre humilité, et de garder le courage et la sagesse des saints martyrs.
C’est ce que je vais vous souhaiter à vous tous. Que le Christ par les prières de la Mère de Dieu et de nos Saints Pères, vous donne de garder la patience et la foi des saints, le courage et la sagesse des Saints Martyrs jusqu’au bout. Amen.

"...Ils s'élèvent comme le cèdre du Liban." (Psaume 92:12)
Le père Séraphin aux cèdres de Tannourine
près du monastère Saint Jean Baptiste - Douma - Liban.