Père Séraphin à la bibliothèque
du monastère Saint Jean Baptiste - Douma - Liban. |
Entre le 5-8
Août 2019, le monastère Saint Jean-Baptiste, Douma, Liban, a eu la bénédiction
de recevoir, le Père Séraphin, disciple de Père Sophrony Sacharov, starets de
Valaam, ancien ami de la communauté. À l’occasion, il a adressé une parole
spirituelle, que nous avons la joie de la partager avec nos lecteurs.
L’Écriture
Sainte nous dit qu’il y a un temps pour tout sous le soleil. Un temps pour
parler, un temps pour être silencieux, un temps pour rire, un temps pour
pleurer, un temps pour construire, et un temps pour détruire…
Je pense
qu’il nous est donné maintenant le privilège de vivre le temps de la
destruction totale, le temps de l’Apocalypse.
Père Sophrony disait, il y a environs 30 ans de cela, que bien sûre nous ne
savons pas quand la fin du monde va arriver, mais nous pouvons dire une chose
de façon sûre absolument, que nous sommes déjà entré dans le temps, le processus
de l’Apocalypse. Mais il ajoutait que ce n’est pas pour nous une raison de
paniquer, d’avoir peur… Au contraire, il disait que vivre les derniers temps, c’est un grand
privilège!.
Le Christ dit
dans l’Évangile de Saint Luke, après avoir décrit toutes les horreurs de la fin
du monde, les guerres, les meurtres… Le Christ dit quand toutes ces choses
commenceront à se passer, à se dérouler, redressez-vous et relevez vos têtes
car votre délivrance approche. Donc, tous ce que nous vivons maintenant c’est
pour nous une source et une raison d’inspiration ardente.
Pour avoir
cette inspiration ardente, c-à-d l’inspiration du feu de l’Esprit Saint dans le
cœur, il faut nous efforcer par la
prière de comprendre profondément les processus de cette Apocalypse, de
comprendre ce qui est entrain de se passer…
Je reviens à
ce par quoi j’ai commencé. Il y a un temps pour tout. Un temps pour parler, un
temps pour être silencieux, un temps pour rire, et un temps pour pleurer… et ma
conviction profonde que c’est le temps vraiment du silence profond, et le temps des
pleurs profonds du cœur.
Maintenant
dans le monde, il y a trop de paroles, profusion de paroles, informations de
toute sorte. Pour les Chrétiens et d’autant plus pour les moines, notre œuvre
spirituel c’est de nous concentrer dans le cœur profond et dans les pleurs du
cœur profond. Dans le silence de cette compassion, comme la Mère de Dieu au
pied de la croix. De recouvrir, de voire
dans notre prière compatissante de nos larmes toute cette douleur et souffrance
du monde.
Archimandrite Thomas, Père Séraphin, et Mère Mariam devant l'ancienne Église (5ème siècle)du monastère Saint Jean Baptiste Douma - Liban. |
L’ascèse des
moines du vingt-et-unième siècle, c’est l’ascèse de l’amour crucifié, des
larmes, de la miséricorde, et de la compassion. Nous sommes tous affaiblis et
malades, et Dieu ne nous donne pas la force ni pour le jeune, ni pour les
vigiles, ni pour toutes les œuvres ascétiques des Pères des premiers temps.
Quoi faire?.
Comment nous sauver?. Les œuvres de l’amour crucifié sont accessibles à
nous. Le sacrifice de l’amour, le service de l’amour, et dans les petites
choses et dans les grandes choses, envers tous les hommes, sans distinction.
Dans
l’Apocalypse il est dit que le temps viendra où le pouvoir sera donné à la bête
de tuer les saints. Nous vivons ces temps. Donc comme dit l’Apocalypse à
nouveau, notre œuvre ascétique essentielle, la seule à notre époque, c’est de
garder la patience, et la foi des saints. Et j’ajoute de ma propre humilité, et
de garder le courage et la sagesse des saints martyrs.
C’est ce que je vais vous souhaiter à vous tous. Que le Christ par les
prières de la Mère de Dieu et de nos Saints Pères, vous donne de garder la
patience et la foi des saints, le courage et la sagesse des Saints Martyrs
jusqu’au bout. Amen.
"...Ils s'élèvent comme le cèdre du Liban." (Psaume 92:12) Le père Séraphin aux cèdres de Tannourine près du monastère Saint Jean Baptiste - Douma - Liban. |