Le monastère
Sanctuaire de prière
Et de repentir pour le Créateur…
Sanctuaire de prière
Et de repentir pour le Créateur…
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Celui qui vient au monastère, y vient parce qu’il est conscient que le monde le répugne.
Le monde le répugne non pas parce qu’il prétend le juger, mais parce qu’il a percé sa laideur dans ce monde, ainsi il s’enfuit de lui-même… où part-il ?... "Auprès de toi j’ai cherché refuge" !!… Il se hâte vers le Seigneur, au monastère où aura lieu une opération quotidienne pour nettoyer de ses impuretés … Bienheureux celui qui vient au monastère reconnaissant qu’il s’y réfugie pour nettoyer ses saletés, pour se libérer de ses habitudes, de ce qu’il a hérité… non pas parce qu’il est moins bien que les autres…
Bienheureux ceux qui sont conscients qu’ils sont venus au Seigneur, au monastère, parce qu’ils sont des pécheurs, ils marcheront, dès le commencement, sur la voie de la sainteté. Telle est l’avis de nombreux pères. Pourquoi l’individu vient-il au monastère ?... Est-ce parce qu’il il ne s’est pas marié ? Ou parce qu’il ne sait que faire de sa vie ? Ou parce que sa situation familiale est précaire, et les conditions au monastère sont meilleures ?... Pourquoi ? Qu’est ce qui le porte à venir au monastère ? Qui vient-il au monastère sans savoir le but de sa venue?... Il vaut mieux qu’une telle personne n’y reste pas, même pour dix jours, car dans ce cas, elle serait venue pour s’y emprisonner.
Que la personne qui souhaite être moine connaisse son péché et le péché de la société, qu’il sache que le Seigneur Jésus a dit : "vous n’êtes pas du monde", et par suite il cherchera ce monde auquel le Seigneur l’a envoyé.
Ainsi nous ne nous rendons pas au monastère pour se débarrasser de nos problèmes, mais pour les reconnaître; car nul dans la société ne nous dira que nous sommes pécheurs… Toute la société nous ment, par tous les moyens possibles. C’est pourquoi le Seigneur Jésus dit : "vous n’êtes pas du monde", car ce monde est menteur, il adule, il glorifie, il injurie, il hait, il n’aime pas… Il fait tout cela sans raison précise. Or celui qui connaît Dieu, vient chez lui car il sent que l’essentiel lui manque… Pourquoi y a-t-il un vide dans l’âme de l’homme, s’il vit sa vie, du matin au soir à travailler, arrangeant ses affaires, gagnant de l’argent, et étendant ses connaissances… content dans ce monde? ; Pourquoi l’homme vient-il au monastère?...
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Voilà le problème de l’homme après sa venue au monastère. Il acquiert un état où il veut décider ce que doit faire les autres, il les juge et observe leurs défauts… Il ne voit jamais ses propres fautes, il n’est même pas enclin à le faire… il surveille, il condamne, il enseigne, il châtie… Il fait son possible pour se confirmer. Et si on lui administre une responsabilité, il y aura une tragédie. Des guêpes cachées dans l’âme de chacun s’en échappent avec leur haine; et y procède la condamnation, la calomnie, et d’autres vices… en contrepartie: "Seigneur, aie pitié de moi pécheur. Jésus aie pitié de moi pécheur… Jésus aie pitié de moi. Jésus… Jésus…" ; Ainsi il n’y aura plus de place pour les propos et le bavardage… L’individu commence à connaître le Christ, et c’est seulement quand son "moi" est éradiqué que cela se réalise. Je ne suis pas venu au monastère pour parler avec quelqu’un, seulement avec Le Christ. Si une sœur me dit : "Sœur, que Dieu te soit bienveillant, tu n’as pas fait attention à cette chose", il me faudra faire attention et ajouter tout de suite : "pardonne-moi". Qui de nous est sans péché?!. Qui de nous, sa pensée misérable pensée est-elle dépourvue de tout jugement?!. Qui de nous a-t-il un regard dépourvu de jugement ?!. Qui de nous ne dit-il pas : "Je suis plus éduqué, je connais plus, j’ai plus de succès, j’ai été élevé de la sorte…" ?!. En contrepartie qui dit : "Je suis le dernier des hommes, je suis ici pour apprendre de chacun"?!. Et encore plus, qui dit : "Je suis ici pour permettre aux autres de me piétiner, parce que mon péché est énorme devant Dieu"?!. "Contre toi seul j’ai péché, et j’ai fait le mal sous tes yeux". Mais si on est venu au monastère pour se vanter, et garder le tempérament qu’on avait à la maison, alors quel homme piteux es-tu et malheur à toi ; car tu ne penses pas que ton âme, cette nuit, sera redemandé de toi. Notre problème c’est que nous ne nous blâmons pas… Bienheureux ceux qui se condamnent et disent avec l’esprit de David : "moi, je suis un ver, et non un homme"…
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Il faut que tu reconnaisses ce que tu es, Oh homme!!... Arrête tes fourberies, toi coléreux, qui n’aime guère, et le plus important, toi qui ne se condamne pas, car celui qui se condamne, ne peut que pleurer matin, midi et soir, et ne se justifie point!. Prenez garde, car il y a beaucoup de possibilité pour jouer la comédie. Une sœur, par exemple, vient me dire : "Pardonnez-moi, Mère Mariam, je ne veux rien, mais la situation à la cuisine est impossible, car la sœur (responsable) n’y vient que trop agitée…". Mais ma fille, toi, aimes-tu cette sœur?!. Est-ce que tu pries pour elle?!... Est-ce que tu l’acceptes en toutes circonstances, même lorsqu’elle est agitée?!. Regarde-la et souris puis dis : "Jésus aie pitié de moi et d’elle, Jésus pardonne-moi et pardonne-lui ; Oh Mère de Dieu rend-lui la paix du cœur ; Jésus…".
Qu’est-ce qu’on est venu faire au monastère?!... Tu ne peux envier personne, ni le juger, ni te mettre en colère contre lui… D’ailleurs qui t’a confié la tâche de le juger, pour voir quelle est sa faute?!. Celui dont tu ignores sa réaction, c’est celui à qui tu dois parler, pour être réprimandé, pour voir si tu es parvenu à accepter la réprobation… Je connais de grands moines qui parlent pour être réprimandé. Ils commettaient les fautes exprès devant l’abbé, pour être réprimandé. Une fois je me suis demandée sur ce sujet, et j’ai reçu la réponse : "Personne ici au monastère n’est conscient de son péché plus que moi, sauf ce père. Il commet les fautes pour que je le châtie parce qu’il n’a pas reçu assez de châtiments dans ce monde". Sur ce, je lui dit : "Pourquoi, alors, le châties-tu s’il le désire?!, ne veux-tu pas lui retrancher sa volonté?!", et il répond : "Celui-là s’offre comme un agneau à s’immoler, est-ce que je ne l’immole pas?!. Si lui il veut être immolé, pourquoi ne pas le sacrifier?!...
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Comment conserver l’offrande immolée, si on ne l’assaisonne pas avec du sel?. Dans le passé, il n’y avait pas de poisson frais, on apportait les sardines et on les recouvrait de sel pour qu’elles ne pourrissent pas ; les gens travaillaient, se fatiguaient, et suaient… Personne ne mourrait avant d’atteindre ses soixante quinze ans ou même quatre-vingts ans, s’ils travaillaient la terre dans une communauté agriculturale saine, une communauté qui est devenue aujourd’hui une congrégation de paroles, de philosophie, de sciences, de culture, d’euphuisme, de mensonges, d’hypocrisie, une congrégation qui aime être connue, avare, une congrégation du "moi"…
Dans le passé les gens s’entraidaient. Il y avait toujours "toi et moi". J’ai entendu dans une occasion un des grands pères dire : "la Bible n’a pas été écrite pour les ancêtres, mais pour notre époque ; car les gens de nos jours ignorent comment aimer, travailler, se fatiguer, garder le silence, et se réjouir"…
Pourquoi y-a-t-il des moines heureux et d’autres misérables?!. Les moines heureux sont ceux qui répètent "Jésus" toute la journée… Ils ouvrent leurs yeux sur le nom "Jésus", et achèvent leur nuit par le nom "Jésus". Personne ne peut leur arracher ce bien-aimé… Peut-il, celui qui porte le nom de Jésus, voir la faute de l’autre?!. Il ne voit plus aucun défaut, ni en lui, ni chez l’autre, mais devient comme les anges qui survolent l’air. Il n’y a plus d’œil envieuse, ni haineuse, ni nerveuse, ni hargneuse… La prière a existé spécifiquement pour cette époque où la "prière" manque; l’homme qui prie est un homme qui est toujours joyeux parce qu’il siège avec les anges. Tout ce qui est requis du moine c’est de vivre en répétant : "Jésus, aie pitié de moi pécheur… enseigne-moi à aimer mon prochain comme moi-même et de voir mon péché".
Celui qui aime voit son péché !!... Mais celui qui voit son péché, n’aime pas nécessairement autrui. "L’amour est plus important que le péché !!!... plus grand et plus immense que le péché"... "Seigneur Jésus, aie pitié de moi, pécheur. Seigneur Jésus, pardonne-moi et aie pitié de moi pécheur". Le monachisme c’est : "Seigneur Jésus aie pitié de moi et de Ton monde". Il faut que j’assume le péché d’Adam et d’Eve dans mon âme, dans mon corps, et dans mon être. Si jamais j’oublie que devant moi s’élève une grande croix sur laquelle moi j’ai crucifié le Seigneur, et nul autre que moi, je ne pourrais jamais me purifier de mes péchés !!... Je suis responsable du meurtre du Christ, de sa crucifixion, et nul autre que moi, aucunement. C’est ça le monachisme. Ainsi un regard vers l’autre suffira et pas besoin de l’aviser. "Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est Christ qui vit en moi", le plus important dans ce verset c’est "ce n’est plus" qui indique le fait que "je vivais" dans le passé, soit, je dois quotidiennement tuer mon vieil homme, l’écorcher, non en paroles mais effectivement en action, comment??. Par le silence, la sérénité, la prière, par l’œil qui s’il s’ouvre, rend grâce à Dieu car Il nous a accueilli dans sa maison, nous ses serviteurs pécheurs, pour suivre Ses Traces… pour Le devenir…
Ainsi nous grandissons ensemble, et nous sommes édifiés ensemble, nous parlerons le même langage ensemble, nous nous réjouissant ensemble et nous nous attristons ensemble, et nous pleurons ensemble…
"J’ai attendu ardemment le Seigneur, et Il m’a prêté attention".
Gardez-vous surtout du moi, le moi, le moi!!.
C’est Dieu qui œuvre en nous, et non pas nous.
Quel est le problème si quelqu’un commet une faute?!.
Je prie, et Dieu transformera la faute en bienfait…
Enfin réjouissez-vous, rendez grâces et je dis réjouissez-vous toujours. Gloire à Dieu toujours.
Mère Mariam (Zacca)
Discours à table
Dimanche 29 Novembre 2015
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