Saturday, July 8, 2017

“Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur;
je le répète, réjouissez-vous”(Ph4 :4)


Le trait d'humour.

   Un trait caractéristique de Saint Paissios, qui n'a pas été suffisamment souligné, c'est qu'il était toujours gentil et de bonne humeur. La bonne humeur est une vertu et le rire spontané est irrépréhensible.
Saint Paissios(à droite) 
avec Père Elias 
au Mont Athos.
   Lors de la visite du Père Elias, higoumène du monastère Saint Georges, Deir-El-Harf, au Liban, Père Elias demandait à Père Paissios :“ Père Paissios, j’ai un problème, et je désire savoir votre avis: Je plaisante beaucoup, qu’est ce que je dois faire?”. Père Paissios répondit immédiatement: “Tu plaisante plus que moi?”.
   Souvent, Saint Paisssios racontait des histoires amusantes qui provoquaient spontanément le rire, pour consoler des âmes affligées, mais c'était aussi un trait de son caractère. Souvent, derrière une simple plaisanterie se cachait un profond sens spirituel. Il faisait des jeux de mots, de fausses étymologies et des rapprochements de mots déconcertants. Mais il avait assez de finesse pour ne blesser personne et pour ne pas juger les gens. De ce qui a été relevé à ce sujet, nous présentons quelques exemples:

 *Quelqu'un qui montrait de l'intérêt pour les musées vint rendre visite à  l'Ancien pour voir les trésors de son kellion. Amusé par la frivolité de ses recherches, il lui montra un mur en ruines et lui dit en plaisantant:“ces ruines datent de l'époque de Nabuchodonosor.»


   *Un jour une connaissance, Kaiti Pateras, se rendit à Souroti en compagnie de M.Georges Lagos, professeur de médecine à l'Université de Ioannina pour voir l'Ancien. Il lui dit: «Aujourd'hui tu es venue avec un lièvre, la prochaine fois tu viendras avec une tortue.» De fait, la fois suivante, elle vint avec une dame, elles se perdirent en chemin et au lieu de cinq heures le trajet dura entre neuf et dix heures jusqu'à ce qu'elles arrivent.

 *Un jour, au kellion de la Panagouda il plantait un oignon dans une boîte de calamars. Un petit malin vint à passer, les bras croisés dans le dos, il lui demanda ce qu’il faisait. L'Ancien lui répondit: « Je plante des calamars.
- Ils poussent bien, Géronda ?
- Et comment! Mais il faut juste que tu les plantes les moustaches en bas , alors ils prennent racine”.

*Un ingénieur civil, que l’Ancien connaissait, lui rendit visite la veille de la fête de sa calyve. L’Ancien l’accueillit en lui disant :“ Bienvenue à l’ingénieur aves les financiers”. Il s’étonnait, parce qu’il était seul. Il lui donna un petit paquet qu’un ami d’un monastère lui avait donné. Le Père Paissios l’ouvrit devant lui, et alors l’ingénieur vit avec stupéfaction que le paquet contenait des “financiers”.

*« Géronda, où trouvez-vous tant de loukoums? lui demanda un enfant.
-Je les cueille sur ces loukoumiers, dit-il en lui montrant les buissons. »

*« Père, que fais-tu ici ? lui demanda quelqu’un d'indifférent
- Je veille à ce que les fourmis ne se chamaillent pas”


* Dans une circonstance semblable, alors que quelqu’un lui demandait Comment il passait la nuit, il répondit: « Eh bien, ma tâche est d’allumer chaque soir les veilleuses qui sont au ciel », voulant dire les étoiles

*Une autre fois un archimandrite força sa clôture. L’Ancien par délicatesse ne lui dit rien. Par la suite, il disait en plaisantant :“Et alors, celui-ci a la permission, il est archi-mandrite”(jeux de mots en Grec :“le chef de l’enclos”)

 *“ Toi Géronda, tu es un ascète”, lui dit un athonite. L’Ancien, contrarié, lui dit :“ Que signifie le mot ascète ?et il continua :“ Ascète signifie “sans abris”, alors que moi j’ai une calyve. Donc je ne suis ni un sans-abri, ni un ascète.”

 *Quelqu’un vit l’Ancien marcher nus et lui demanda pourquoi il ne portait pas de chaussures. Il répondit :“ Ce sont les chaussures que m’a donné ma mère, qui sont les meilleurs, plus elles vieillissent, plus elles deviennent solides”.

*Il informa le monastère que personne ne devait le déranger pendant quelques jours. Une bande d’étudiants passa par son kellion. Ils frappèrent avec insistance, mais l’ancien ne leur ouvrit pas. Ils entrèrent en passant sous le grillage, et l’ancien fut contraint de leur ouvrir et leur demanda ce qu’ils voulaient.
“Géronda, nous voulons avoir un entretien spirituel”.
Mes enfants, quel entretien spirituel pourrions-nous avoir, lorsqu’on a besoin de la police ? que dit le Christ dans l’Évangile ? “Celui qui n’entre pas par la porte, mais pénètre par une autre voie…”, et il omit la fin du verset : “celui-là est un voleur et un pilleur”.


Référence:
Hiéromoine Isaac (2009), “L'Ancien Paissios.”, L'Age d'Homme.
(Introduction ajoutée par la famille de la Sainte Trinité.Douma.Liban)